Dans les années 70-80, Sylvie Rancourt, une danseuse de Val-d'Or, faisait un malheur avec sa bédé érotique, Melody. The Orgies of Abitibi s'est vendu à 120 000 exemplaires aux États-Unis, où elle a même atteint le rang de culte. Aujourd'hui âgée de 50 ans, la mère de cinq enfants organise des dildo-bingo.

Avec tout le succès que tu as eu, pourquoi as-tu arrêté la bédé érotique?

Je ne voulais pas que mes enfants connaissent ma vie de danseuse. Dans ce temps-là, j'étais une fille perdue comme on dit. Maintenant, mes enfants sont assez grands.

C'est quoi un dildo-bingo?

Tout le monde met de l'argent dans un pot, pis là on joue au bingo. Celui qui gagne peut se choisir un prix avec l'argent du pot. On a des dildos, des suçons en forme de pénis, des cache-sexes, de la crème pour les seins, des hot caresses, des pompes pour le clitoris, des cartes à jouer érotiques, toutes sortes de choses. Y en a de tous les prix.

Comment as-tu commencé?

Quand j'ai eu mes cinq enfants, j'étais tannée de rester à rien faire à la maison. J'ai décidé d'aller travailler en faisant des démonstrations chez les gens.

Pourquoi les produits érotiques?

Les compagnies de démonstration maison, Avon, Tupperware, Melaleuca, je les ai toutes faites. Au départ, j'avais décidé de me diversifier parce que je suis dans un petit village, et je ne voulais pas présenter toujours les mêmes produits au monde. Mais finalement, c'est les produits érotiques qui me conviennent le mieux. Ça amuse plus les gens, et ça vend plus!

Qu'est-ce que les gens aiment des dildo-bingos?

Les bingos, c'est excitant! Les produits sont drôles, ça fait comme un show. Les gens ne sont pas obligés d'acheter, mais en essayant les produits, souvent ils les adoptent.

Toi, les essaies-tu?

J'ai essayé plusieurs produits pour pouvoir en parler. Quand mon chum gagne, il essaie de m'en faire essayer des nouveaux. J'en ai goûté aussi. Les pâtes en forme de pénis sont très bonnes avec du fromage.

Comment fais-tu pour remplir tes salles?

J'essaie toujours d'avoir des nouveaux produits, et dans ce domaine-là, y en a tout le temps. Les gens savent que je vais les épater à chaque fois. Pis, dans l'érotisme, c'est pas un problème. Remplir une maison pour des démonstrations Tupperware, c'est toujours plus difficile.

Qu'est-ce qui pogne le plus dans un dildo-bingo?

Chaque soirée est unique. Y a des groupes qui accrochent sur un produit, pis on en rit toute la soirée. À la fin, y'a toujours quelqu'un qui finit par l'acheter si personne l'a gagné. Pis c'est jamais le même produit. Ce soir, c'était notre gros pénis géant. On sait toujours pas à quoi il sert...

Comment fais-tu pour être à l'aise comme ça avec la sexualité?

Je suis comme tout le monde, je ne suis pas si à l'aise que ça. Mon truc, c'est de passer par le rire. Je ne suis pas à 100 % sexy, mais je trouve que faire des démos érotiques, c'est amusant et ça déstresse le monde.

Est-ce qu'il y a des jokes de dildo-bingo?

C'est sûr que le « O-69 » ça fait toujours rire, mais souvent les jokes viennent des clients. Je pourrais écrire un livre tellement y a du stock!