Alors que les francophones de Montréal boivent en moyenne 3,8 consommations d'alcool par semaine, chez les non-francophones, ce chiffre atteint seulement 2,1, révèle une nouvelle enquête menée par la firme CROP pour le compte d'Éduc'alcool auprès de 2400 Québécois. Et avec une moyenne de 1,9 épisode de consommation d'alcool par semaine, les francophones de la métropole boivent presque deux fois plus souvent que les non-francophones. Faits saillants.

Des résultats «frappants»

Le président d'Éduc'alcool, Hubert Sacy, dit avoir été «frappé» par les résultats de l'enquête. «J'ai surtout été impressionné de voir qu'en matière d'alcool, il y a littéralement "deux Montréal"», dit-il.

Les francophones de l'île semblent en effet plus portés sur la bouteille que les autres.

M. Sacy ne sait pas encore exactement ce qui explique cette différence entre les francophones de Montréal et les non-francophones. «Dans deux ans, nous referons l'étude. Et nous allons raffiner nos questions en interrogeant les francophones, les anglophones et les allophones», note M. Sacy, en expliquant qu'il pourrait y avoir des différences culturelles ou religieuses.

Pas plus de buveurs excessifs

Même si les francophones boivent généralement plus à Montréal, ils ne sont pas plus nombreux à tomber dans l'excès. Selon l'enquête de CROP, le pourcentage de Montréalais ayant bu 5 consommations ou plus dans une même occasion au cours des 12 derniers mois est le même chez les francophones que chez les non-francophones, soit 42%.

Barrages routiers

M. Sacy a été surpris de voir qu'alors que seulement 20% des Montréalais francophones disent avoir vu un barrage policier dans la dernière année, 42% des non-francophones ont fait de même. «Cette différence est un véritable mystère. Pourquoi les non-francophones ont-ils vu plus de barrages? Y a-t-il plus de barrages dans l'ouest de Montréal? C'est mystérieux», lance M. Sacy.

Selon lui, plus de barrages policiers devraient être dressés chaque année au Québec. «C'est prouvé que, plus il y en a, moins il y a de conduites avec les facultés affaiblies. C'est simple: plus on a peur de se faire pincer, moins on va conduire en état d'ébriété.»

Palmarès des régions ayant le moins de buveurs excessifs d'alcool

Éduc'alcool a profité de son sondage pour savoir quelles sont les régions où l'on boit le plus et le moins dans la province. La gagnante de cette année? La région de la Capitale-Nationale. «Avec ce palmarès, on veut créer une saine compétition pour aider les régions à s'améliorer», affirme M. Sacy.

1. Capitale-Nationale

2. Centre-du-Québec et Montérégie

4. Montréal

5. Laval, Mauricie et Outaouais

8. Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

9. Chaudière-Appalaches et Saguenay-Lac-Saint-Jean

11. Bas-Saint-Laurent, Estrie et Laurentides

14. Lanaudière

15. Abitibi-Témiscamingue

16. Côte-Nord

17. Nord-du-Québec