Le mariage à l'église semble en chute libre au Québec. Et pourtant, sa popularité est sensiblement la même chez les jeunes adultes et les gens d'âge moyen, 43% contre 45%. Même le baptême reste un sacrement important pour les 18 à 34 ans, puisque 49% l'envisagent pour leurs enfants.

>>> Consultez l'ensemble du sondage CROP-La Presse

Cela signifie-t-il que les Québécois conservent un attachement à la foi de leurs ancêtres? «On ne peut pas l'exclure», dit Youri Rivest, vice-président chez CROP. «Même quand on regarde la croyance en l'existence de Dieu, on peut se demander si les faibles taux chez les jeunes ne reflètent tout simplement pas le fait qu'ils sont au début de leur vie d'adulte, et que les grandes questions de la vie et de la mort ne les ont pas touchés. En incluant ceux qui prient ou vont à l'église au moins occasionnellement, nous arrivons à une importante minorité de catholiques pratiquants, environ le tiers.» Même ceux qui ne croient pas à l'existence de Dieu prient de temps à autre.

M. Rivest note par ailleurs que les femmes, qui jouent souvent un rôle important dans les décisions sur le mariage et le baptême, sont légèrement plus susceptibles que les hommes de croire en l'existence de Dieu (65% contre 53%).

La religion et l'école

Le curé Raymond Gravel, quant à lui, est frappé par la forte minorité de gens qui souhaitent un enseignement «religieux catholique» (synonyme de préparation aux sacrements, selon M. Rivest) pour leurs enfants plutôt que de la morale ou un cours abordant toutes les religions, comme Éthique et culture religieuse (ECR). «Les Québécois ont toujours compté sur l'Église et l'école pour favoriser la transmission de la foi, dit l'abbé Gravel. Quand des athées ont voulu enlever la catéchèse des écoles dans les années 90, les parents y étaient opposés, mais ils n'ont pas voulu s'en mêler. Ils ont fait confiance à l'État. Le résultat, c'est que j'ai 200 personnes adultes qui reçoivent leur confirmation chaque année dans le diocèse de Joliette, pour devenir parrains, pour se marier. Ce serait tellement plus simple si ceux qui voulaient des sacrements pour leurs enfants pouvaient le faire à l'école.»

Philippe Vaillancourt, éditeur du site internet de Crayon et goupillon, pense quant à lui que le désir d'avoir de la catéchèse à l'école reflète le manque d'expérience des paroisses pour offrir une préparation aux sacrements attirante. «Les paroisses n'ont jamais eu à faire ça, n'ont jamais eu à offrir un environnement intéressant pour les nouveaux parents. C'est un apprentissage.»

Youri Rivest souligne que seulement 58% des catholiques pratiquants préfèrent un cours d'enseignement religieux catholique à la morale (22%) ou au cours d'ECR (16%). «Peut-être que la catéchèse commence réellement à passer aux paroisses», avance M. Rivest.

***

Pour célébrer la naissance d'un enfant, je choisirais

Le baptême chrétien: 65%

Le baptême d'une autre religion: 4%

Une célébration civile: 17%

Aucune célébration: 14%

Pour célébrer l'union de deux partenaires, je choisirais...

Le mariage chrétien: 51%

Le mariage d'une autre religion: 4%

Une célébration civile: 35%

Aucune célébration: 8%

Lequel de ces cours choisiriez-vous pour votre enfant?

Cours de morale: 32%

Cours d'enseignement religieux et catholique: 31%

Cours d'enseignement culturel de toutes les religions: 30%