C'est samedi soir. Vous et vos amis avez des fourmis dans les jambes et une furieuse envie d'aller danser. Problème: la dernière fois que vous êtes sortis en boîte, la cigarette y était bienvenue et le Plateau était un quartier étudiant. Avec l'aide de Caroline Gervais, Corinne Smith et Marie-Annick Boisvert, noctambules montréalaises qui ne sont pas nées de la dernière pluie, nous avons trouvé les endroits les plus accueillants pour les fêtards de plus de 35 ans.

BAR-SALON

LA PORTE ROUGE

1834, av. du Mont-Royal E.

Caroline Gervais, professionnelle du milieu de la danse et sorteuse de 37 ans, a cité ce bar rétro du Plateau - où l'on peut siroter un Pink Lady ou un Golden Cadillac - en première place de son palmarès des pistes de danse accueillantes. «Comme l'endroit est étroit, il a toujours l'air très plein. Il y a toujours beaucoup de monde, donc, et les gens dansent autour des banquettes. Parfois, ils font des soirées rock ou années 90.»

LE CHERRY

417, rue Saint-Pierre

Ce bar né en 2007 vient de rouvrir ses portes. Pascal Audate, assistant-gérant du Cherry, décrit l'ambiance feutrée de l'endroit illuminé par des chandelles. «Il y a un feeling un peu burlesque et sexy, avec beaucoup de rouge, un éclairage très sombre et de la musique house.» Va pour l'atmosphère envoûtante, les banquettes invitantes, les bouteilles partagées entre amis. Mais la piste de danse est-elle accueillante pour les noctambules nés avant 1980? «Mercredi dernier, c'était la fête d'une des serveuses qui a eu 21 ans. Sa mère était là et s'est bien amusée», confirme Pascal Audate.

LA TULIPE

4530, av. Papineau

«35 ans, c'est pas vieux!», s'étonne Marie-Christine Champagne, porte-parole de La Tulipe où perdurent les désormais mythiques soirées «Pop 80». Tous les samedis soirs, ceux qui ne jurent que par Madonna, New Order, Culture Club ou Howard Jones pour propulser leurs élans dansants, sont comblés. Moyenne d'âge, pour ces soirées: la trentaine, confirme Marie-Christine Champagne. «C'est la fête et un feu roulant garanti, ces soirées-là. L'ambiance ne se restreint pas seulement à la piste de danse, mais gagne toute la salle. La rumeur positive, le fait que les gens se racontent ces belles soirées expliquent la longévité de Pop 80.» Autre classique éprouvé, auprès des sorteurs d'expérience: C'est Extra! , ces soirées consacrées aux tubes français, qui rallient autour d'Édith Piaf, Joe Dassin et Adamo, des fêtards de tous âges.

Infos: www.latulipe.ca

JELLO BAR

151 rue Ontario E.

«Clientèle âgée en moyenne de 25 à 50 ans», est-il indiqué sur le site de cette institution montréalaise, rebaptisée «Jello Martini Lounge» après sa réouverture en 2008 (le bar a été fermé pendant un an). Corinne Smith, sorteuse occasionnelle dans la mi-trentaine, y trouve son bonheur, les samedis soirs où l'envie lui prend de danser jusqu'au «last call», bien entourée de fêtards de sa tranche d'âge. «Il y a de bons bands, les gens sont sympathiques et ils font toujours de bons martinis.» «Ils ont des bons bands, même en milieu de semaine. J'ai vraiment beaucoup dansé au Jello et il y a des gens de tous les âges», confirme Caroline Gervais.

Infos: www.jellomartinilounge.com

ROYAL PHOENIX

5788, boul. Saint-Laurent

Val Desjardins, copropriétaire de la nouvelle adresse préférée des oiseaux de nuit montréalais, assure que la faune du Phoenix est multiple et diversifiée. «Des gens de 40 à 50 ans viennent danser et se sentent à l'aise.» Val Desjardins qualifie de «ghetto chic» la déco de ce bar d'inspiration «Studio 55» où les DJ sont surélevés dans une cabine, au milieu d'une grande salle ouverte. Le Royal Phoenix s'affiche comme un bar «queer». Est-ce à dire qu'il est gai? Val Desjardins remet les pendules à l'heure. «Les gens disent qu'ils se sentent comme dans un bar gai, parce qu'ils s'y sentent bien. Mais en réalité, c'est mélangé, à l'image de la diversité du Mile-End.»

AUTRES SUGGESTIONS

Le salon Daomé,

141, av. du Mont-Royal E.

Le Confessionnal

(surtout les jeudis), 431, rue McGill

Le Santos,

191, rue Saint-Paul O.