Manon Mercier avait choisi sa belle-soeur pour être marraine de sa fille. Sa belle-soeur n'a jamais pu le devenir: elle n'avait fait ni sa première communion ni sa confirmation.

«Pour pouvoir être marraine, il aurait fallu qu'elle suive des cours de préparation pendant un an, puis qu'elle fasse ses deux sacrements. J'ai donc dû choisir une autre marraine et ma belle-soeur a fondu en larmes au baptême.»

 

Les enfants québécois sont de plus en plus nombreux à ne plus faire leurs sacrements. À l'inverse, Robert Sauvageau, directeur de l'office de l'éducation à la foi au diocèse de Montréal, soupçonne qu'ils seront de plus en plus nombreux à le faire une fois devenus adultes, comme cela s'observe en France. «Parfois, ils le font parce qu'ils veulent se marier ou parce qu'ils sont pressentis pour être parrain ou marraine.»

Le Notre Père? Connais pas...

Le déclin du nombre de personnes qui font leurs sacrements est bien audible, par moments, dans les églises. Robert Sauvageau évoque les lourds silences, à l'occasion de funérailles notamment, quand quantité de non-pratiquants reprennent, le temps d'un deuil, le chemin de l'église. «Il n'est pas rare pour les curés de réciter le Notre Père à peu près seuls ou de n'entendre personne répondre quand ils disent, par exemple: «Le Seigneur soit avec vous.»»

Curé à la paroisse Sainte-Marie-du-Lac, dans la région de Deux-Montagnes, le curé Donald Tremblay abonde. «Les jeunes sont nombreux à ne même plus savoir faire leur signe de croix», dit-il.

D'où son idée de se lancer sur le web. À coup de tournois de golf, voilà qu'il produit des vidéos et que, dans quelques mois, il projette de diffuser ses homélies sur l'internet.