Le 1909 Taverne Moderne n'est pas un restaurant comme les autres. C'est un grand restaurant. Vraiment grand. Immense pour tout dire. Quelque 1000 places assises quand toutes les sections sont ouvertes, sur différents niveaux. Peut-être qu'à Las Vegas, on fait encore plus fort. Mais à Montréal, je vous le jure, c'est de l'inédit. Si vous cherchez un endroit où aller en gang pour une sortie de Noël, là, il y a de l'espace! Et c'est ouvert tard tous les jours...

Cette mega taverne, où l'on peut regarder le hockey sur un écran de la même dimension que celui de bien des salles de cinéma - 46 pi! - est le nouveau bébé du club de hockey Le Canadien, qui s'est associé au géant de la restauration Cara pour lancer le tout en août dernier.

Cet établissement de trois étages en plein centre-ville, dans l'avenue des Canadiens-de-Montréal, est installé tout à côté du Centre Bell, et on a l'impression d'être au coeur de l'aréna, murs en béton obligent, quand on y mange.

D'ailleurs, c'est un peu le but de l'opération: créer un lieu où aller voir du hockey sans avoir de billet. Pour la totale, on réserve une des banquettes au rez-de-chaussée, directement en face du super écran.

Parce qu'on n'y va pas si on n'a pas envie de regarder du sport à la télé. Oui, quelque 65 téléviseurs sont accrochés pour nous permettre de regarder des matchs... de tous les sports. Du hockey, donc, mais aussi du football, du basket, de la boxe... «Ça non, il n'en est pas question», nous a-t-on répondu lorsqu'on a demandé si, par un petit dimanche soir tranquille, on pourrait peut-être changer la chaîne de l'une des télés pour regarder Occupation double Bali. C'était une blague. Mais la réponse fut aussi souriante que sans équivoque.

Mais bon. Y mange-t-on bien?

On a fait beaucoup de cas du fait que le chef, le bien nommé Jean-Sébastien Giguère - l'homonyme du joueur de hockey, le gardien de but qui a pris sa retraite il y a trois ans - a déjà travaillé au Toqué!. Ne vous en inquiétez pas, les burgers, ailes de poulet et autres côtes levées généralement en première place des bars sportifs sont aussi aux premiers rangs ici.

La différence est plutôt dans les détails.

Celui qui m'a le plus frappée: le goût d'estragon dans la salade niçoise, le dernier parfum que je m'attendais à trouver dans un tel lieu. Ensuite, la présence de deux vins bios au verre sur la carte. Et le gingembre dans le biscuit aux brisures de chocolat au dessert.

Comme on est passé par la taverne un dimanche soir, on a pris des ailes de poulet pour commencer le repas. Elles étaient en promotion en ce soir de football. Vous voyez l'état d'esprit. On a choisi les «Buffalo» tant qu'à faire dans les classiques. Elles étaient bien piquantes, mais pas trop, croustillantes façon poulet général Tao. À manger immédiatement, sans réserve.

Ensuite, j'ai bifurqué vers une soupe à l'oignon qui m'a ravie. Avec beaucoup de bon fromage gruyère, des croûtons présents subtilement, du bouillon riche à la bière. On est devant un classique bien fait.

De l'autre côté de la table, on a pris le chemin des côtes levées dont j'ai trouvé la sauce un peu trop sucrée. La viande était-elle tendre? Assurément. Celle qui a choisi les cavatelli a-t-elle regretté son choix? Pas du tout. On est en présence de pâtes charnues juste assez cuites. La sauce à la tomate goûte la vraie tomate sans être assommée par des quantités d'ail indues, bravo. Le basilic annoncé sur le menu n'est pas omniprésent, mais n'est-ce pas un peu normal en décembre?

La plus grande déception? Le dessert, un biscuit aux brisures de chocolat que l'on sert garni de guimauve, dans une poêle en fonte. Certes, son parfum de gingembre était intéressant, mais il manquait de croquant, de chocolat aussi, comme si on s'était retenu. La guimauve? On pourrait en mettre plus. Quand on fait dans le sucré empilé, autant en donner à fond. Ce que les autres plats et tout le décor et tout le concept réussissent très bien.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE LA PRESSE

Avec beaucoup de bon fromage gruyère, des croûtons présents subtilement, du bouillon riche à la bière, la soupe à l'oignon a ravi notre journaliste.

1909 Taverne Moderne. 1280, avenue des Canadiens-de-Montréal, Montréal. 514 416-9809. http://1909tavernemoderne.com/

Notre verdict

Prix: Entrées à partager entre 9 $ et 21 $, pâtes entre 19 $ et 23 $, hamburgers entre 16 $ et 26 $, fish & chips 17 $, tartare 25 $, côtes levées 21 $ ou 29 $, demi-poulet rôti 22 $, etc.

Carte de vins: Beaucoup de valeurs sûres classiques et du Nouveau Monde, mais quand même quelques vins bios.

Service: Souriant et efficace. Mais on n'y était pas un soir de folie où l'endroit est archi plein et le Canadien joue.

Ambiance: Bar sportif classique, mais vraiment très grand. Donc, quand il n'y a pas de match, il y a beaucoup de places libres, ce qui est excellent quand on veut sortir en gang dans le temps des Fêtes et des partys de bureau. Aussi, c'est ouvert tous les jours et tard.

Plus: L'espace et encore l'espace et la grandeur de l'écran quand on veut regarder du sport.

Moins: Le service du vin au verre sans la bouteille, le dessert à peaufiner...

On y retourne? Oui, si on cherche un lieu assez grand pour accueillir un bon groupe - qui aime le sport évidemment.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE LA PRESSE

Les ailes de poulet «Buffalo» étaient bien piquantes, mais pas trop, croustillantes façon poulet général Tao.