Que sait-on du Venezuela au juste? À part son président qui chante de l'opéra en direct à la télé, pas grand-chose.

Encore moins de sa cuisine, à peu près inconnue ici, même si rien de ce qu'elle propose ne nous sera complètement exotique, puisque la cuisine vénézuélienne est une sorte d'hybride de tout ce qui se fait en Amérique latine, et plus loin encore, avec des touches italiennes et même libanaises. Avec les notes tropicales et les ingrédients qui vont avec.

Le restaurant Tasabroso est le seul en ville, il semblerait, à en proposer et on pourrait dire de lui qu'il porte assez bien son nom: «C'est bon» en espagnol dialectal. Et même si on trouve beaucoup (alors là, beaucoup) de glucides au menu, c'est joliment présenté, plutôt affriolant et généreux. Le Tasabroso présente donc un menu fait de toutes sortes de spécialités avec des noms singuliers, même pour ceux qui parlent espagnol: pasapolo, tequeños, mandocas, cachapas, chocolo...

Ça donne des compositions un peu ménagères, des plats fouillis, mais très bien faits et sympathiques. Sortes de ratatouille de plein de choses, empilées les unes sur - ou à côté - des autres. Parmi les spécialités de là-bas, on trouve l'arepa, un beignet de maïs blanc qu'on apprête à toutes les sauces et à toutes les farces: poulet, viande longuement braisée et émiettée, fromage, haricots noirs, oeufs brouillés, plantains frits, avocats, et même chicharron (de la peau de porc croustillant), si le coeur - et l'estomac - vous en dit.

Autrement, dans ce décor un peu austère installé dans un sous-sol entre des boutiques de tchadors et de tissus qui ne vit que lorsqu'il est rempli (les week-ends et certains soirs), il y a moyen de faire un repas satisfaisant avec, si vous avez de la chance, un peu d'ambiance. Les patrons sont gentils et affables.

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Tasabroso

7450, rue Saint-Hubert

514-564-4567

On y va pour: L'arepa, bien sûr. Et on le choisit farci de viande, de préférence. Il graisse un peu les doigts, mais bon, il y a le savon et les serviettes pour ça!