Votre goût ou votre dégoût pour le sel pourrait provenir de votre patrimoine génétique, selon une nouvelle étude publiée le 16 juin dans la revue Physiology & Behavior.

Une équipe de chercheurs de l'université de Penn State et de l'université du Connecticut ont suivi un groupe de 45 hommes en bonne santé et non-fumeurs et 42 femmes répondant aux mêmes critères, pour surveiller les fluctuations de l'intensité de leur goût alors qu'ils mangeaient des «aliments salés comme le bouillon, les chips ou les bretzels, à de nombreuses occasions, sur une période de plus de quatre semaines», indique un communiqué de l'Université de Penn State.

«La plupart d'entre nous apprécient le goût du sel. Cependant, certains individus mangent plus de sel, à la fois parce qu'ils aiment davantage le goût salé et parce qu'ils ont besoin d'inhiber d'autres goûts qu'ils trouvent désagréables dans la nourriture», explique John Hayes, l'un des auteurs de l'étude.

«Les 'supergoûteurs', c'est à dire les personnes qui ressentent davantage le goût des aliments, consomment plus de sel que les autres. La saveur principale des en-cas comme les chips est le salé, et pour cette catégorie d'aliments, plus il y en a mieux c'est, donc les supergoûteurs semblent les apprécier davantage».

Les supergoûteurs utilisent également le sel pour «inhiber les goûts amers, comme celui du fromage», ce qui explique pourquoi ces personnes qui ont les papilles gustatives les plus sensibles vivent dans un monde «fluo» plutôt que «pastel», selon la terminologie employée dans l'étude.

«Les individus qui ressentent davantage l'amertume ressentent aussi davantage le salé du sel de table, le piquant des piments, et le picotement des boissons gazeuses».

Le communiqué de Penn State précise que John Hayes «a cité des études, menées il y a plus de 75 ans par un chimiste nommé Fox et un généticien du nom de Blakeslee, montrant qu'il existe des divergences de perception des goûts de certains éléments chimiques entre les individus. Le résultat, explique Hayes, c'est que nous savons qu'il existe un grande palette de sensibilités aux goûts, et que ces différences sont aussi normales que les différences de couleurs des yeux ou des cheveux».

Les personnes dont la sensation du goût est moins développée pourront se réjouir de vivre dans un monde pastel lorsque leurs acolytes supergoûteurs font la grimace. Ils sont également moins exposés à la malbouffe.

Quant aux «Supergoûteurs», attention aux tentations des en-cas salés. Il est préférable de minimiser la consommation de sel pour maintenir un régime équilibré.

Etude complète: https://bit.ly/c5cmVa