Que mangent les nutritionnistes pour dîner? Pour le savoir et pour nous donner de bonnes idées, nous sommes allés fouiller dans la boîte à lunch de quatre d'entre eux.

Philippe Grand

En plus de sa formation en nutrition, Philippe Grand a un diplôme en cuisine de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec. Il travaillait chez Extenso, le Centre de référence sur la nutrition de l'Université de Montréal, depuis 2008, mais il a quitté son poste au mois d'août. Il occupe désormais un poste de «ressource en accompagnement» à l'Association québécoise des centres de la petite enfance.

Dans le pavillon universitaire où Philippe Grand travaille, un petit café sert des sandwichs. Le nutritionniste préfère quand même ses lunchs à ce restaurant. «Je pense que j'ai fait une overdose de sandwichs au cégep. Je préfère mes lunchs, car ils sont plus équilibrés, ils sont meilleurs au goût et sont constitués d'aliments que j'aime.»

«Quand j'ai faim, je deviens irritable», prévient Philippe Grand. Pour ne pas se faire d'ennemis parmi ses collègues, le nutritionniste prévient toujours le coup. Il apporte des collations, comme cette pêche et ce pain aux bananes, chocolat et amandes.

Pour son plat principal, Philippe Grand s'est inspiré d'une recette que l'on trouve dans le livre Nutrition sportive, qu'il a écrit avec sa collègue Stéphanie Côté. Il s'agit de tofu croustillant qu'il a accompagné de blé, de bok choy et de carottes.

Lors de notre entrevue, Philippe Grand venait de recevoir un panier de légumes bios dans lequel le chou était à l'honneur. «Si ma blonde en mange trop, notre bébé fait des coliques et pleure toute la journée. Je dois donc en manger un peu plus.» Pour accompagner son repas, il a préparé une salade de chou rave aromatisée de jus de lime, de basilic thaï et d'arachides.

L'été, Philippe prépare une grande quantité de compote de fraise et de rhubarbe. Il mange donc un yogourt nature avec cette compote de fruits pendant toute la belle saison en guise de dessert. Après son repas et son dessert, le nutritionniste peut travailler tout l'après-midi sans avoir faim... et sans devenir irritable!

Philippe Grand a laissé tomber les jolies boîtes à lunch trop petites au profit d'un modèle plus pratique. «Au Canadian Tire, j'ai trouvé des mini-glacières qui servent à transporter 12 canettes de bière. C'est juste assez grand pour tous les contenants que j'apporte dans mon lunch.»

Stéphanie Côté

Stéphanie Côté travaille au sein d'Extenso, le Centre de référence en nutrition de l'Université de Montréal. Elle a une maîtrise en nutrition sportive et se passionne aussi pour l'alimentation des enfants et des familles. Mme Côté est l'auteure de trois livres sur la nutrition sportive et sur l'alimentation des bébés. Son troisième ouvrage, sur le microbiote, sera d'ailleurs publié à l'automne.

Pour Stéphanie Côté, un lunch doit être nutritif, mais il doit aussi être beau et bon. Pour La Presse, la nutritionniste ne s'est donc pas forcée outre mesure. Tout ce qu'elle a fait d'exceptionnel, c'est de conserver sa feta dans un contenant séparé de sa salade. Au moment de prendre la photo, elle a saupoudré le fromage sur son plat «pour que ce soit plus beau visuellement».

Stéphanie Côté adore les salades dans ses lunchs. La recette de celle-ci, faite à base de betteraves et de haricots blancs, est tirée de son prochain livre, qui sortira au mois d'octobre. L'ouvrage consacré au microbiote intestinal contiendra de la théorie, des recettes et des menus. Stéphanie a accompagné sa salade de tortillas grillés.

Stéphanie Côté aime conclure son repas avec une touche sucrée. Elle a donc préparé un pouding fait à base de beurre d'arachides, de boisson de soya, de sirop d'érable, de vanille et de fécule de maïs. Il s'agit d'une recette tirée de son livre Bébé - 21 jours de menu. Elle y a ajouté du chocolat noir concassé.

Si elle a faim en matinée, elle mangera quelques fraises. Sinon, ces petits fruits lui serviront de collation l'après-midi. «J'essaie d'acheter des fruits de saison. Dans ces temps-ci, les fraises sont un petit péché mignon à la maison. Elles ne font jamais long feu parce qu'on en mange beaucoup.»

PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le lunch de Stéphanie Côté.

Lisanne Roberge

Lisanne Roberge travaille à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont depuis 2007 comme diététiste-nutritionniste. Ses domaines d'expertise couvrent les allergies, le diabète, l'hypertension, l'insuffisance cardiaque, la gastroentérologie et la rhumatologie, notamment.

Lisanne Roberge utilise toujours les restes de son souper pour préparer son lunch. Le repas du midi et les collations qu'elle nous présente ressemblent à ses lunchs habituels. Quoique... «Peut-être que j'ai fait le roulé un peu gros. Au pire, je n'en mangerai que la moitié», dit-elle.

Au début de sa semaine, Lisanne Roberge apporte quelques fruits qu'elle laisse traîner sur son bureau. Si elle est prise d'une fringale, elle a un choix de collations sous la main. Aujourd'hui, elle a plusieurs options: une pêche, une prune ou une barre tendre qu'elle a préparée à la maison. Celle-ci contient des flocons d'avoine, des graines de tournesol, des amandes, des canneberges et des raisins secs.

«J'ai préparé des roulés au saumon parce que nous avons mangé du poisson, hier soir. J'ai ajouté du chou frisé de mon jardin, de la laitue et du concombre. J'ai aussi fait une sauce avec du yogourt nature, des câpres et de l'aneth du jardin.» Pour accompagner son repas principal, la nutritionniste a mélangé une salade avec des cerises de terre... de son jardin!

Lisanne Roberge aime le goût du yogourt nature. Parfois, elle y ajoute un peu de sirop d'érable ou des céréales All-Bran Buds. Pour son dessert du jour, elle a concocté un mélange de graines de tournesol, de germe de blé et de chia. «Ça peut paraître compliqué, mais ça prend vraiment juste une minute à faire le matin», dit-elle.

La nutritionniste a toujours une portion de légumes dans son lunch. Si elle a faim entre deux patients aujourd'hui, elle pourra grignoter des carottes. «Mais la plupart du temps, je mange mes légumes en voiture, le soir, quand je suis prise dans le trafic.»

PHOTO Olivier Pontbriand, LA PRESSE

Le lunch de Lisanne Roberge.

Ariane Lavigne

Ariane Lavigne a participé aux Jeux olympiques de Sotchi, en 2014, en snowboard alpin. Elle est titulaire d'un baccalauréat en nutrition de l'Université de Montréal et a fait une spécialisation en nutrition sportive avec le Comité international olympique. Elle travaille au sein de Vivaï et de Première Performance.

Ariane Lavigne n'est pas du genre à se réveiller tôt le matin pour préparer son lunch. Elle s'y prend plutôt la veille, après le souper. «J'apporte plein d'aliments parce que je sais que parfois, mes journées s'étirent. Je vais peut-être avoir l'air d'avoir un méga lunch, mais je préfère en apporter un peu plus.»

«Ma nouvelle découverte, c'est le site de Madame Labriski. Elle fait des galettes et des biscuits sans sucre ajouté. Elle utilise plutôt de la purée de dattes. Comme je suis une bibitte à sucre, je trouve ça le fun», dit la nutritionniste. Pour sa collation du matin, elle a donc préparé des galettes aux bleuets et au zeste de citron. Si elle a encore faim, elle pourra compter sur sa pomme.

Ariane Lavigne prépare souvent ce qu'elle appelle des rouleaux d'automne. Pourquoi un tel nom? Parce qu'elle remplace les vermicelles de riz par de la courge spaghetti. «C'est sûr que si tu prépares ce lunch à partir de rien, ça va être long. Mais quand tu as un reste de courge et une protéine cuite, c'est très rapide.» Une sauce au beurre d'arachides, au lait de coco et à la sriracha accompagne ses rouleaux à la courge et au tempeh.

Pour sa collation de l'après-midi, Ariane Lavigne a mélangé du yogourt grec nature, des fruits congelés et du sirop d'érable. «Je n'avais plus de bleuets frais parce qu'on les a tous mangés. Mais les fruits congelés, c'est quand même super pratique. J'ai préparé mon yogourt hier soir et les fruits ont eu le temps de dégeler pendant la nuit.»

Photo François Roy, La Presse

Le lunch d'Ariane Lavigne.