Après avoir passé 10 ans au Japon, Alain Grenier s'est installé en Colombie-Britannique en 2000. C'est là qu'est né Louis, son fils de 10 ans. La Presse l'a joint à Vancouver, une ville qui a l'avantage d'être un bon compromis entre le Québec, d'où il est originaire, et le Japon, d'où vient son épouse Yachiyo.

Les pères de Colombie-Britannique sont-ils différents des pères québécois?

On dit souvent que les gens, en Colombie-Britannique, sont un peu plus zen, un peu plus posés, qu'on ne s'énerve pas pour rien. Comme je travaille pour le gouvernement fédéral, je fais affaire avec des gens d'Ottawa, qui sont parfois surpris qu'on ne s'énerve pas quand arrive une situation particulière. Pourquoi est-ce qu'on s'énerverait? On essaie de solutionner les problèmes. C'est aussi l'atmosphère qu'il y a en ville. On ne s'énerve pas, on aime prendre notre temps.

Quels sont les avantages d'élever un enfant à Vancouver?

On n'a pas de vrai hiver comme chez vous, ce qui nous facilite la vie. Quand les enfants sont petits, c'est sûr que ça rend les déplacements plus faciles.

Et les désavantages?

Les loyers et les hypothèques sont très, très élevés. J'ai l'impression que dans l'est du Canada, les gens qui gagnent le même salaire que nous peuvent profiter davantage de leur situation et offrir plus de choses à leurs enfants. On ne se prive pas, mais il faut faire plus attention.

Vivez-vous près du centre-ville?

Oui. Nous avons une maison unifamiliale dans le quartier Kensington-Cedar Cottage, qui s'est revitalisé. Il y a beaucoup de familles. À l'Halloween, au moins une centaine d'enfants viennent chez nous. Mais nous ne sommes pas loin: je vais à mon travail au centre-ville en vélo. C'est un trajet de 5-6 kilomètres.

On a pu y aller petit à petit; il y a une quinzaine d'années qu'on est propriétaires. Aujourd'hui, quelqu'un qui arriverait à Vancouver et qui aurait le même type de travail que moi ne pourrait pas s'acheter de maison. Juste pour vous donner un exemple, il y a un nouveau duplex qui a été construit pas loin de chez nous. Chaque partie du duplex, qui est de très belle qualité, est vendue 1 million de dollars. Et il n'y a presque pas de cour.

Quelles activités faites-vous avec votre fils?

À Vancouver, il y a la plage et la montagne. Malheureusement, cette année, l'hiver est trop doux. Il n'y a pas de neige dans les montagnes des environs, qui sont à 30 minutes de voiture. C'est la première fois que je vois ça.

Sinon, on n'a pas l'offre culturelle de Montréal. À Vancouver, c'est la culture physique qui compte! Il y a un beau parc à cinq minutes de chez nous, on y va souvent jouer au soccer et au basket. À l'occasion des Jeux olympiques de 2010, beaucoup d'installations sportives ont été rénovées ou construites. À 10 minutes de chez nous, il y a un centre où se déroulaient les compétitions de curling. On y trouve toujours les patinoires de curling, mais aussi une patinoire de hockey, des piscines et une bibliothèque. C'est vraiment fantastique, on y va souvent.

Colombie-Britannique

Population en 2014: 4,6 millions

Taux de fécondité en 2011: 1,42 enfant par femme

Pas de congé de paternité payé.

Congé parental (à partager entre parents): 35 semaines payées 55 % de la rémunération hebdomadaire moyenne assurable (maximum de 524 $ par semaine)

Rémunération hebdomadaire moyenne en 2013: 873,14 $

Québec

Population en 2014: 8 millions

Taux de fécondité en 2012: 1,67 enfant par femme

Congé de paternité: Cinq semaines payées l'équivalent de 70 % du revenu (revenu maximal assurable de 69 000 $ par an).

Congé parental (à partager entre parents): Sept semaines payées l'équivalent de 70 % du revenu et 25 semaines payées l'équivalent de 55 % du revenu.

Rémunération hebdomadaire moyenne en 2013: 830,44 $

Sources: BC Stats, Service Canada, Institut de la statistique du Québec, Régime québécois d'assurance parentale et Statistique Canada