Après avoir grandi dans le quartier Snowdon, à Montréal, Paul Connolly a été « attiré par le dynamisme de New York » en 1998. Sa rencontre avec une Floridienne d'origine russe l'a ensuite convaincu de quitter la Grosse Pomme pour l'État des oranges, où le couple vit depuis 10 ans. C'est là que sont nés leurs deux fils : Tristan, 8 ans, et Jagger, 6 ans. La Presse a joint M. Connolly à Boca Raton, dans le comté de Palm Beach.

Y a-t-il des avantages à être père en Floride ?

Quand j'étais à New York, il ne me serait jamais venu à l'esprit d'avoir des enfants. La vie y est excitante, mais tellement dure qu'avoir des enfants, ce n'est vraiment pas possible. Alors qu'en Floride, la vie est facile pour les parents. Il fait toujours beau, ce qui aide beaucoup. En plein hiver, on sort en short et en t-shirt. Personne dans ma famille n'a de bottes de pluie ou d'imperméable. Quand il pleut, c'est un orage qui est passé au bout de cinq minutes.

J'étais à Montréal dans le temps des Fêtes et je me demandais comment les parents québécois faisaient pour habiller les enfants et s'habiller en même temps, sans avoir trop chaud. Franchement, je trouve que les parents québécois ont beaucoup de courage (rires).

Vos enfants vont-ils à l'école près de la maison ?

Oui, on va à l'école en vélo le matin, c'est vraiment pratique. Nous habitons une gated community, une communauté privée où il y a surtout des familles. Si on habite un bel endroit, on n'a pas besoin d'envoyer les enfants à l'école privée, puisque les écoles publiques sont très bonnes. Ça se reflète dans le prix de l'immobilier, mais j'aime mieux payer ma maison plus cher, tout en économisant les 20 000 $ par année, par enfant, que coûte ici une école privée.

Que faites-vous avec vos fils ?

On habite à 10 km de la plage, alors on y va le week-end. À l'occasion, je vais chercher mes enfants après l'école, et on va manger une pizza ou des sushis sur la plage. Il y a aussi beaucoup de parcs en Floride, où il y a plein de choses à découvrir. On est toujours actifs dehors. Même en hiver, il fait jour jusque vers 18 h 30, ce qui donne plus de temps qu'au Québec pour faire des activités.

Y a-t-il des désavantages à élever votre famille en Floride ?

Je connais pas mal de parents francophones, mais la plupart de leurs enfants ne parlent qu'anglais, ce qui est un désavantage. Ma femme est russe. La langue de notre maison, c'est l'anglais, et je ne parle pas vraiment français à mes fils, si bien qu'ils ne le parlent pas tellement.

Aussi, plusieurs choses coûtent cher ici. L'école primaire est gratuite jusqu'à 14 h, mais après, on doit payer pour ce qu'on appelle l'aftercare (le service de garde). Ça coûte de 200 $US à 300 $US par enfant, par mois, pour qu'ils restent à l'école de 14 h à 17 h. Quand ils allaient à la garderie, c'était entre 800 $US et 900 $US par enfant, par mois, ce qui n'inclut pas nécessairement les repas. Pour les familles qui ont un peu moins d'argent, c'est peut-être un incitatif à rester au foyer.

Enfin, il y a un excellent système de santé, mais l'assurance maladie coûte super cher. Comme je suis entrepreneur en immobilier, investisseur et courtier, je ne suis pas couvert par mon employeur. Les primes d'assurance maladie peuvent être de 2000 $ à 3000 $ par mois, pour la famille. Mais bon, si on était au Québec, je paierais ça en impôts.

FLORIDE

POPULATION EN 2013 > 20 millions

TAUX DE FÉCONDITÉ EN 2008 > 2,1 enfants par femme

CONGÉ PARENTAL > La loi fédérale américaine accorde 12 semaines sans solde à la mère et au père, à certaines conditions.

RÉMUNÉRATION HEBDOMADAIRE MOYENNE EN 2013 > 922 $US

QUÉBEC

POPULATION EN 2014 > 8 millions

TAUX DE FÉCONDITÉ EN 2012 > 1,67 enfant par femme

CONGÉ DE PATERNITÉ > Cinq semaines payées l'équivalent de 70 % du revenu (revenu maximal assurable de 69 000 $ par an)

RÉMUNÉRATION HEBDOMADAIRE MOYENNE EN 2013 > 830,44 $CAN

Sources : Encyclopedia of Motherhood, Volume 1, babycenter.com, pregnancy.familyeducation.com, U.S. Bureau of Labor Statistics, Institut de la statistique du Québec, Régime québécois d'assurance parentale et Statistique Canada