«Partout au Québec, on trouve de plus en plus d'adeptes de planche à roulettes, de patin et de BMX qui rêvent de visiter notre immense roulodrome intérieur, le plus grand au Canada», dit Philippe Jolin, responsable des communications au Taz. Ces jeunes réussissent souvent à convaincre leurs parents de venir dans la métropole. Ainsi, le Taz se taille déjà une place à titre d'attraction touristique.

Le Taz, c'est ce centre multidisciplinaire consacré aux sports sur roues qui a rouvert ses portes, à la fin du mois de mars, avenue Papineau, au nord de l'autoroute 40, après le long feuilleton qui a suivi sa fermeture, en 2001, pour faire place à l'édifice de la Grande Bibliothèque du Québec.

 

Ce temple des sports extrêmes, qui a coûté 13 millions de dollars aux contribuables, comprend un roulodôme, où l'on pratique le patin, et un roulodrome sur deux étages, qui comporte des sauts, des rails, des demi-lunes et des cuvettes pour faire des pirouettes. Le Taz comprend aussi des salles pour apprendre les techniques de montage vidéo (les jeunes adorent filmer leurs prouesses).

C'est propre, design et tout neuf. Du grand luxe pour les jeunes... et pour leurs parents. «On veut que les adultes se sentent chez eux ici, qu'ils n'aient pas peurs d'y mettre les pieds», soutient M. Jolin. Car la mission du Taz, c'est de démocratiser les sports extrêmes. Tant pis si ça risque de déplaire à quelques puristes qui désirent maintenir le côté rebelle de la planche.

Des cours à toute heure

Vous cherchez quoi faire avec vos ados hyperactifs ou vos jeunes enfants? Des cours en groupe ou en privé pour toutes les techniques (planche à roulettes, BMX et patins) sont offerts pendant toute la saison estivale, avec location d'équipement sur place.

Le roulodôme est l'endroit idéal pour s'initier à la pratique du patin à roulettes dans un environnement sécuritaire. «Beaucoup d'adultes, surtout les gens des communautés ethniques, n'ont jamais mis de patins. Ça les réconforte d'essayer ce sport à l'intérieur plutôt que dans la rue», dit M. Jolin. Mais les cours ne visent pas que les débutants. Les patineurs expérimentés peuvent suivre une formation pour perfectionner leur technique, en apprenant entre autres le patinage arrière. Quant aux enfants, ils sont admis à des cours à partir de l'âge de 4 ans en étant accompagnés d'un parent.

Si le roulodôme est accessible à tous, il faut cependant une bonne dose de courage pour s'aventurer dans le roulodrome, lieu des plus folles cascades en planche à roulettes, en patins et en BMX. «Toutefois, c'est moins casse-cou qu'on le pense. En tombant, les gens glissent dans les rampes, ce qui amortit les chocs», affirme M. Jolin.

Donc, tous sont invités à s'y aventurer, à leurs risques et périls, mais parions que de nombreux parents optent plutôt pour le Rest-au-Taz! Café à la main, ils peuvent admirer, à travers de grandes fenêtres, les jeunes en action. C'est pas mal moins dur pour le coccyx!

Le Taz mis à l'essai

Pour comprendre ce qui attire les jeunes - et de plus en plus d'adultes - au roulodrome du Taz, j'ai testé deux sports extrêmes en pleine ascension: le patin acrobatique et le BMX. Michel Comeau, cofondateur du Taz, tient à saluer mon courage. «Tu es le premier journaliste à t'aventurer au Taz!» dit-il d'un ton admiratif.

Pierre Bérubé, un passionné de sports extrêmes, m'a donné une leçon de patin acrobatique, qu'on appelle aussi dans le milieu «patin agressif». Ce sport consiste grosso modo à jouer dans les mêmes modules (demi-lune, rampe, rail, etc.) que les adeptes de la planche à roulettes, mais avec des patins.

L'important, en commençant, c'est d'avoir la bonne position, ce qui veut dire de toujours garder le corps penché vers l'avant. En cas de chute, on glisse ainsi sur nos protections (genoux, coudes et poignets) sans se blesser alors qu'en tombant vers l'arrière, on risque des blessures à la tête et aux avant-bras.

Heureusement, il existe une section pour débutants. C'est là que j'esquisse mes premières acrobaties. Après la descente de plans inclinés, je réussis «l'exploit» de descendre une piste de quart de lune, d'une hauteur de quatre pieds, sans me retrouver à l'hôpital. Ouf!

Par la suite, Charles Deschamps, un professionnel de BMX, m'enseigne quelques trucs de sa discipline. Le BMX que l'on utilise dans le roulodrome n'a plus grand-chose à voir avec le BMX de mon enfance. Il est tout petit, ultrasensible et possède un frein sur le guidon alors que, dans mon temps, on freinait avec le pédalier. La première leçon consiste à faire un cabré (wheelie) avant, suivi d'un cabré arrière. Vraiment pas évident. Réussir cette manoeuvre peut prendre des heures, m'avertit mon instructeur. Déjà épuisé émotivement par mon initiation aux patins, j'ai rendu les armes rapidement, connaissant mes limites. Mais la prochaine fois, je vais essayer un saut périlleux arrière. Promis!