«Je ne trouve pas ça accessible. C'est très cher. Si on envoie ses enfants dans un camp de vacances, et qu'en plus on se paye des vacances en famille, on finit par payer des sommes astronomiques en deux mois!»

Non, les deux filles de Patricia Dabis n'iront pas au camp de vacances cet été. Elle a préféré opter pour un camp de jour moins coûteux, à la hauteur de son budget.

 

Jacques Davidts, l'auteur de la populaire série Les Parent, à Radio-Canada, dont le dernier épisode de la saison portait justement sur les camps de vacances, a trois enfants. «Une année, ça nous a coûté au moins 6000$ en camps de vacances!» dit-il.

En moyenne, les camps de vacances coûtent de 350 à 700$ pour une semaine. Mais le séjour typique tourne plutôt autour de deux semaines, pour une moyenne de 1000$. La note varie selon la programmation, le type d'hébergement et le nombre d'expéditions. Les camps très spécialisés, comme les camps de langues ou d'équitation, sont généralement plus onéreux.

Quand on y regarde de plus près, la note n'est pas nécessairement plus salée, nuance Anne-Marie Leduc, dont les deux filles iront au camp cet été. «Si je compare à certains camps de jour spécialisés, il n'y a pas une si grande différence. Un camp de cuisine, cela coûte entre 400 et 500$ pour une semaine. D'accord, il n'y a pas de lunchs à préparer, mais dans un camp de vacances, tout est compris.»

Une question de valeurs

«Je ne suis pas prêt à dire que c'est une activité de riches», renchérit Yves Dubois, directeur général de l'Association des camps certifiés du Québec. C'est une question de choix de vie et de valeurs. Est-ce que les enfants vont passer avant l'écran plat?»

La majorité des camps de vacances, ajoute-t-il, disposent d'ailleurs de programmes d'accessibilité financière. Certains camps ont pour vocation d'inclure des familles défavorisées. Les deux ordres de gouvernement offrent aussi des déductions ou des crédits d'impôt.

Et quand on se compare, on se console. Les camps québécois sont beaucoup moins coûteux que ceux de l'Ontario ou des États-Unis (entre 25 et 30% de moins), qui sont, contrairement à ici, des organismes privés à but lucratif.

Historiquement, la grande majorité des camps de vacances québécois a en effet été fondée par des communautés religieuses qui ne tiraient aucun profit de leurs activités. Les tarifs sont donc toujours demeurés en deçà du coût réel. «Mais à un moment donné, il y a des limites à demander moins que le prix que ça coûte, poursuit Yves Dubois. Les dons des communautés religieuses, les soupers spaghetti, ça ne paye pas tout! Il y a des limites, et la limite, on est en train de l'atteindre.»