Val-David, novembre 1979.Les premiers flocons de la saison tombent paresseusement sous la lumière des lampadaires du chemin Condor. Silence total, sauf pour le bruit de ma foulée. J'ai 14 ans et la vie me fait peur. Sauf quand je cours.

Banff, Alberta, juillet 1984

Un ours, c'est gros. Même de loin. Une centaine de mètres nous séparent sur le chemin qui traverse le terrain de golf. Le temps s'arrête. Mourir si jeune... Si loin de ses proches. Quand la bête traverse enfin la route, je reprends ma course en parcourant, hors de tout doute, les cinq kilomètres les plus rapides de l'histoire de l'humanité. Je cours pour l'intensité.

Forillon, sentier du cap Gaspé, août 1998

Un ciel bleu. La mer. À l'horizon, un bateau de croisière parti à la rencontre des baleines. Et 10 kg à perdre. Bonne chance. Et bonnes vacances.

Lachine, au quotidien, 2001 à aujourd'hui

Je cours pour me confronter à mon âge. M'apaiser. Me mesurer. Me rassurer. Parfois par orgueil. Et par humilité. Je cours aussi pour oublier. Et pour me rappeler. Pour prendre de l'avance. Et du recul. Je cours par plaisir. Par obligation. Et par satisfaction.

Mais la plupart du temps, je cours pour rien.

Panama City, Floride, 1er novembre 2008

3,8 km de nage. Cent quatre-vingt kilomètres de vélo. Et un marathon. Un Ironman, sans fausse humilité, ce n'est pas la fin du monde. Sauf dans les moments qui précèdent l'arrivée. Et juste après. Quand la souffrance est terminée. Là, pour une minute ou deux, pour être franc, on se trouve pas mal bon et on est porté par un apaisant sentiment de rédemption et du devoir accompli.

Et le goût d'une cuisse de poulet frit.

Son parcours de course préféré:

Lachine, du parc Summerlea au parc René-Lévesque (8 à 12 km)

Intérêts: Jamais sur la route. Vue spectaculaire sur le lac Saint-Louis.

Départ: parc Summerlea, à l'intersection du boulevard Saint-Joseph et de la 53e avenue, à Lachine. Courez vers l'est en suivant la rive du lac Saint-Louis et la piste cyclable. Au km 2, la jeté du parc Saint-Louis (et son phare) est populaire auprès des pêcheurs. De là, deux autres kilomètres vous séparent de l'écluse de Lachine et de la spectaculaire presqu'île du parc René-Lévesque. Vous pouvez dès lors revenir sur vos pas, ou faire durer le plaisir dans la presqu'île du parc René-Lévesque (un peu plus de trois km de plus au compteur).