Avec leur forme imposante, leur couleur voyante et leurs petits trous qui peuvent accueillir de multiples décorations, les chaussures en plastique Crocs ne font pas l'unanimité.

Alors que certains adeptes les portent pratiquement jour et nuit et louangent leur confort, d'autres les trouvent affreux et souhaitent ardemment leur disparition. Un groupe Facebook anti Crocs compte d'ailleurs plus d'un million d'admirateurs, qui jubilent depuis le début de la semaine, alors que le spectre de la faillite guette la compagnie.Dans un article du Washington Post, le gestionnaire Damon Vickers, du «hedge fund» Nine Points Capital Partners, affirmait la semaine dernière que Crocs n'avait plus d'avenir et que l'entreprise était littéralement morte sans le savoir.

Les mules de plastique sont aujourd'hui en chute libre et les tablettes ne se vident plus. Ceux qui détestent ces chaussures trouées auraient-ils eu raison des fanatiques ?

Il semblerait plutôt que le problème soit directement lié à la création des Crocs. Voulant mettre sur le marché un produit différent et révolutionnaire, les parents des chaussures voyantes, les Québécois Andrew Reddyhoff et Marie-Claude de Billy, les auraient conçues beaucoup trop robustes.

Les ventes de sabots de plastique anti bactéries sont donc au point mort, puisque les gens n'ont plus besoin de remplacer leurs mules, qui sont pratiquement incassables.

Arrivés sur les tablettes en 2002, les Crocs avaient alors fait un tabac partout au Québec. Quelques années plus tard, elles se sont transportées aux États-Unis, puis en Europe et un peu partout à travers la planète.

La romance des sandales aux couleurs vivantes semble toutefois tirer à sa fin. L'an dernier, l'entreprise a subit une perte de 185,1 millions $ et a dû mettre à pied 2000 employés un peu partout dans le monde. Les dirigeants ont jusqu'à la fin du mois de septembre pour rembourser leurs dettes, sinon, ils devront déclarer faillite.