La dernière boutique Jean-Louis Scherrer sur la prestigieuse avenue Montaigne à Paris a été fermée fin décembre par l'homme d'affaires Alain Dumenil, repreneur de la griffe en 2002 dont il a aussi cessé la collection, a-t-on indiqué mardi de sources concordantes.

La boutique a été fermée le 31 décembre, le personnel remercié et un comité d'entreprise extraordinaire doit se tenir cette semaine, a indiqué à l'AFP un ex-directeur général adjoint du groupe Jean-Louis Scherrer, qui ne souhaite pas être cité nommément.

«La boutique de Cannes a également été fermée et la collection de prêt-à-porter, présentée en mars 2008, avait été arrêtée en cours de production», a ajouté cet ancien directeur.

La boutique de l'avenue Montaigne, un des temples de la couture française ouvert au début des années 1970, était décorée de la main de Jean-Louis Scherrer. Elle avait notamment comme clientes les princesses du Moyen-Orient.

«Cela m'attriste tellement. Cela me fait comme un choc», a déclaré à l'AFP le styliste âgé de 73 ans et qui a quitté complètement sa maison de couture depuis 1992

Jean-Louis Scherrer, honoré par un dé d'or en 1980, avait travaillé pour Christian Dior, Yves-Saint-Laurent, puis Louis Féraud, avant de lancer sa propre maison de haute couture en 1962 et de tenter la création dans le prêt-à-porter, triomphant notamment au Japon.

«L'époque a changé, je ne dis pas le contraire mais il y a des maisons de couture qui survivent et le nom Scherrer était quand même un excellent nom. Je ne comprends pas comment un homme d'affaires qui avait l'air d'être bien, fait en sorte que rien ne marche et ferme. Je trouve cela terrible, dramatique (...) cela me dépasse et ça m'attriste», a-t-il ajouté.

L'homme d'affaires Alain Dumenil, également propriétaire des griffes Féraud, Smalto et des bijoux Poiray, avait repris Jean-Louis Scherrer en 2002 alors que la société comptait trois boutiques et environ 80 salariés.