La plupart des Québécois seront étonnés d'apprendre que la province est un important producteur de natto. Car la plupart des Québécois n'ont aucune idée de ce qu'est le natto...

Pourtant, en cette ère alimentaire où les produits fonctionnels ont la cote, le natto est roi. «On l'appelle notre carré de Rice Krispies», dit Éric Deguire, de l'entreprise québécoise Ceresco, un négociant agricole qui travaille avec cette catégorie de soya haut de gamme.

Son image est efficace, mais côté goût, ce plat de fèves japonais n'a rien à voir avec la douceur de la guimauve. Il s'agit de petits grains de soya que l'on a fait fermenter et qui, justement, dégagent une forte odeur de fermentation. Lorsqu'on les étire, les grains deviennent liés entre eux par d'étonnants fils couleur caramel, comme ceux du fromage fondu. Le goût de ce plat très apprécié des Japonais est tout autant surprenant. Très goûteux, sans aucun doute, et choquant sur la langue pour qui n'est pas prévenu. Un goût à développer. Le plat est riche en vitamine B et en protéines. Au Japon, on lui attribue aussi toutes sortes de bénéfices, comme celui de prévenir la grippe. Les Japonais le mangent matin, midi ou soir. Ou les trois, pour les vrais amateurs.

 

Le Québec en produit entre 15 000 et 20 000 tonnes par année. Les grains partent pratiquement tous pour le Japon, mais le marché est en croissance puisque la Malaisie, les Philippines et le Vietnam s'intéressent aussi à ce singulier délice culinaire. Si l'aventure vous tente, certaines épiceries asiatiques vendent du natto, en portion individuelle.