Faire entrer tous les enfants de 4 ans en maternelle: c'est la principale proposition de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) pour lutter contre le décrochage scolaire. Québec devrait verser près de sept millions pour mettre en place cette mesure, qui désengorgerait du même coup les garderies.

«Plus l'intervention est précoce, meilleures sont les chances de réussite au secondaire», a dit hier Gilles Petitclerc, directeur général de la CSDM. Seule une soixantaine des 129 écoles primaires de la CSDM accueillent actuellement les bouts de choux de 4 ans. Piquée au vif par les critiques entendues ces dernières semaines au sujet de l'école publique, la CSDM a réagi en présentant le plan Réussir. Un total de 221 pistes d'actions y sont énumérées, de la lutte serrée contre l'absentéisme à la promotion accrue du français, en passant par la maternelle à 4 ans.

Chacune des écoles devra faire ses choix, puis rendre des comptes quant à sa progression, a indiqué Diane De Courcy, présidente de la CSDM. «Les écoles vont fixer des cibles quantitatives en matière de taux de réussite», a-t-elle assuré.

Déjà, l'école secondaire La Voie, de Côte-des-Neiges, appelle systématiquement à la maison lorsqu'un élève s'absente, en plus d'offrir du rattrapage le samedi. À Rosemont, les enseignants de l'école Père-Marquette font des visites à domicile. En outre, la CSDM a joint par téléphone près de 2000 décrocheurs des années 2004 à 2007 pour connaître leur parcours. «Nous ne voulons plus abandonner ceux qui nous quittent», a dit Mme De Courcy.

Mettre en place le plan Réussir coûtera 15 millions, dont sept sont dans les coffres de la CSDM. Le reste - dont 6,8 millions pour la maternelle à 4 ans - est attendu du ministère de l'Éducation.