Dollarama retire les gommes à mâcher de la marque Bubble Gum, Gomme à bulles, de tous ses magasins au pays. Motif? Un objet, qui pourrait être une agrafe, a été trouvé dans une de ces gommes au cours d'une fête d'enfants à Montréal, la semaine dernière. Une découverte qui, à un mois de l'Halloween, relance la vieille peur des bonbons empoisonnés

Le produit, vendu en languettes de 24 gommes emballées individuellement, importé de Chine par Dollarama, sera retiré des 500 succursales du pays, a appris La Presse.

«L'innocuité des produits alimentaires et de consommation offerts dans nos magasins est notre priorité», a déclaré hier Stéphane Gonthier, chef de l'exploitation de Dollarama. L'entreprise a retiré volontairement le produit de ses magasins pour entamer une enquête en collaboration avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

C'est une mère de famille, Karine Glorieux, qui a fait cette malheureuse découverte, la semaine dernière. Elle avait acheté les gommes pour garnir une piñata en l'honneur des 6 ans de sa fille. «Ça m'a fait penser à tous les cauchemars d'Halloween de notre enfance, ces histoires de lames de rasoir dans les pommes...» a-t-elle raconté.

«Si un jeune avait avalé la gomme, peut-être que ça aurait pu perforer son intestin? J'imagine que ça peut faire des dommages! Je me serais sentie responsable.»

Selon Michael Arsenault, chef médical des urgences de l'hôpital Sainte-Justine, les risques de perforation intestinale, en cas d'ingestion de corps pointus du genre, sont toutefois minimes. «Grosso modo, dans 99% des cas, il ne se passe rien. Cela passe dans l'intestin et l'enfant s'en débarrasse tout seul.» Même si, «théoriquement», il peut y avoir des complications très graves, le risque demeure minime, assure l'urgentologue.

Les bonbons de la peur

Toujours est-il que ce n'est pas la première fois que des bonbons créent ainsi de belles frousses, à quelques semaines de l'Halloween. Il y a deux ans, une (fausse) rumeur qui circulait sur l'Internet faisait état de cas de salmonelle rare et virulente causés par les chocolats Cadbury.

On trouve des histoires du genre jusque dans les années 50. Dans les années 60, plus précisément, serait apparue la légende des objets coupants et pointus cachés dans les bonbons d'Halloween.

Il s'agirait toutefois de légendes urbaines, confirment les enquêtes. En 2001, trois chercheurs ont conclu que le nombre réel d'homicides de ce genre est si faible que l'on risque davantage de recevoir un météorite sur la tête.

Le site Snopes.com, référence en la matière, a recensé la plupart des enquêtes sur la question. Verdict? La quasi-totalité de ces histoires de lames de rasoir dans les pommes et autres aiguilles dans les bonbons ne sont que de mauvaises plaisanteries.

De mauvaises blagues, mais de vraies peurs, qui continuent à ce jour à alimenter la légende.