Le Canada fait piètre figure dans sa lutte contre le VIH chez les femmes. Des 58 000 personnes porteuses du virus au Canada, 20,7% sont des femmes. Il y a 10 ans, la proportion de femmes infectées n'était que de 11,3%.

La Coalition Blueprint for Action on Women and Girls and HIV and AIDS est venu porter un violent coup au Canada, hier, à la 17e conférence internationale sur le sida qui se tient à Mexico. L'organisme, qui rassemble des associations de lutte contre le sida et de protection des droits des femmes, a présenté les bilans de la lutte contre le VIH au féminin dans trois pays : le Canada, le Nicaragua et le Zimbabwe.

Quelque 58 000 personnes sont séropositives au Canada. De ce nombre, 20,7% sont des femmes. Au Zimbabwe, 1,8 million de personnes sont infectées dont 55% de femmes.

Mais même si les Canadiennes sont bien moins touchées, le nombre de femmes infectées au VIH n'a cessé de croître depuis les années 90. Selon la Coalition, le Canada ne fait pas assez pour ralentir le phénomène. «Nous sommes un pays riche qui a des ressources. Mais le gouvernement fédéral investit de moins en moins dans la lutte contre le VIH chez les femmes», déplore la présidente du Conseil canadien de surveillance et d'accès aux traitements, un organisme membre de la Coalition.

Selon la Coalition Blueprint, le Canada ne finance pas assez de recherches et de campagnes de sensibilisation portant spécifiquement sur les femmes et le VIH. La situation est-elle vraiment plus reluisante au Zimbabwe? «On ne veut pas comparer. Mais je peux dire que le Zimbabwe qui a moins de ressources fait beaucoup plus pour diminuer le taux de VIH chez les femmes», affirme Mme Binder.

Pour un vaccin préventif

La deuxième journée de le conférence mondiale sur le sida a été mouvementée. Les principaux acteurs de la recherche d'un vaccin antisida ont admis qu'ils sont bien loin de trouver un remède miracle pour la maladie. Selon eux, la pandémie de sida ne sera enrayée que par la découverte d'un vaccin préventif et non par le traitement des personnes déjà infectées.

Le directeur général de l'ONUSIDA est également venu présenter le bilan annuel de son organisme. La situation est réjouissante. Alors que 2,2 millions de personnes étaient mortes du sida en 2005, seulement 2 millions en sont décédées cette année. « Nous avons fait plus de progrès dans les cinq ans qui viennent de passer que dans les 20 années qui ont précédé. Mais relâchons nos efforts maintenant, et ça sera un désastre», a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Peter Piot.

Par ailleurs, des chercheurs américains ont présenté hier une étude qui affirme que de faibles doses d'hormones de croissance, mieux connues pour leur utilisation illicite chez les athlètes, pourraient aider à traiter certaines complications du sida. Publiée dans le Journal de l'Association médicale américaine (JAMA), l'étude explique que les hormones de croissance aident à éliminer le gras qui entoure certains organes de l'abdomen. Or, les personnes atteintes du VIH développent souvent de tels dépôts graisseux, ce qui menace leur santé cardiovasculaire.

- Avec AFP et AP