On trouve encore des grammaires et des dictionnaires sur les listes, ce qui est interdit depuis 2005

Jean-Louis Simard pousse un soupir, en regardant le montant indiqué sur la caisse enregistreuse : 360 $. Même en respectant minutieusement la liste de matériel scolaire de ses deux garçons, âgés de 12 et 14 ans, il n'aura pas réussi à faire beaucoup d'économies cette année. «C'est encore plus cher que je pensais!», lance-t-il.

À cette somme, il faut ajouter 200 $ pour le programme d'édu-cation internationale (PEI) de son plus jeune, Alex, 119 $ pour ses cahiers d'exercice, 17 $ pour la surveillance le midi, 5 $ pour l'agenda, 5 $ pour la carte étudiante... Gratuit, l'éducation? «Plus les enfants grandissent, plus j'ai l'impression que ça coûte cher!», lance M. Simard.

Vrai, les coûts sont généralement plus élevés au secondaire qu'au primaire. À la commission scolaire des Premières-Seigneuries par exemple, il en coûte en moyenne 53 $ pour le matériel scolaire au primaire et 85 $ au secondaire.

En 2005, l'entrée en vigueur d'un nouveau règlement balisant les frais exigés aux parents a toutefois permis de mettre un frein à l'augmentation des coûts, qui avait atteint une hausse fulgurante de 44 % en quatre ans seulement. Les listes de matériel scolaire doivent désormais être approuvées par le conseil d'établissement de l'école - où siègent les parents - , ce qui a permis de réduire les insatisfactions, constate Lise Ouellet, présidente de la Fédération des comités de parents du Québec.

Mais on trouve encore sur les listes de matériel scolaire des dictionnaires et des grammaires, comme a pu le constater Le Soleil vendredi en rencontrant des parents en pleine séance de magasinage. Selon les règles du ministère (voir le tableau), ce sont pourtant les écoles qui doivent fournir ce matériel. «Les parents mécontents doivent le faire savoir à leur conseil d'établissement», recommande Mme Ouellet.

Cette année, avec l'augmentation du prix de l'essence, les parents ne semblent pas être très portés sur les dépenses superflues, note de son côté Nicole Lacroix, directrice générale d'un magasin Bureau en Gros à Québec. «Les achats sont plus traditionnels, et on se permet moins de petits extras», remarque-t-elle.

Pour réduire la facture, une des règles est en effet de s'en tenir à l'essentiel, indique Charles Tanguay, porte-parole de l'Union des consommateurs. Un autre truc est évidemment d'éviter le gaspillage, en réutilisant au maximum les fournitures de l'année dernière. Ce qui fait parfois grimacer bien des enfants. «C'est l'occasion de leur montrer qu'il ne faut pas gaspiller», conseille M. Tanguay.

Éviter le crédit et les soldes faciles

Hélène Gagnon, conseillère à l'Association coopérative d'économie familiale de Québec, rappelle aussi l'importance d'une bonne planification pour les familles au budget serré.

«Ce qui est primordial, c'est d'éviter le crédit. La rentrée scolaire n'est pas une dépense imprévue, alors il faut la planifier en mettant de l'argent de côté», dit-elle. Mme Gagnon recommande par ailleurs d'éviter les «soldes faciles» comme les magasins à un dollar où le rapport qualité-prix n'en vaut pas vraiment la peine.

Faire la différence

Matériel qui peut être exigés des parents

Les fournitures périssables comme les cahiers d'exercices, les crayons, les stylos, les règles, les gommes à effacer, les cartables, etc.

Matériel qui doit être fourni par l'école

Le matériel non périssable comme les dictionnaires, les manuels, les grammaires, etc.