La prochaine riposte de la science contre la grippe aviaire pourrait bien venir du Québec. Professeur de pharmacologie à l'Université de Sherbrooke, Robert Day vient de recevoir une subvention de 770 000$ du ministère du Développement économique, de l'Innovation et des Exportations (MDEIE) et d'autres «partenaires» pour la «précommercialisation» d'un nouvel antiviral prometteur.

L'approche de M. Day est assez différente de celles retenues jusqu'ici dans la lutte contre l'influenza. «Au lieu d'attaquer le virus directement (comme le fait le célèbre Tamiflu), on a mis au point certains prototypes qui donneraient une armure aux cellules», a expliqué M. Day lors d'un entretien téléphonique. En d'autres termes, la stratégie consisterait à empêcher le virus de la grippe d'entrer dans les cellules des poumons, où il se multiplie.

La nouvelle avenue, croit-il, pourrait être encore plus efficace que le Tamiflu - encore qu'une combinaison des deux serait envisageable, estime-t-il. En outre, le virus aura vraisemblablement du mal à s'adapter à cette tactique, alors que "quand on s'attaque au virus lui-même, il peut changer de forme et échapper au médicament" de façon relativement rapide.

«Nous en sommes au stade de l'amélioration de cette molécule, précise M. Day. Pour ce qui est du médicament éventuel, il sera sûrement fabriqué et exploité en grande partie au Québec.»