On voit beaucoup de planches à roulettes dans les rues. On se croirait presque revenu aux années 80. L'un des signes les plus révélateurs est le retour de la marque de souliers Vans, avec ses fameux carrés noir et blanc.

«Le skate a connu une éclipse dans les années 90 , confirme Éric Mercier, le représentant de Vans au Québec. Mais ça revient depuis quelques années. Ce qui a beaucoup aidé, c'est la retransmission de compétitions à la télévision, sur les chaînes de sport. Les gens sont devenus habitués au skate. Il faut dire que les modèles actuels sont plus faciles à utiliser que ceux des années 80.»

Les parcs de planches à roulettes poussent comme des champignons, au Québec comme partout en Amérique du Nord. Selon un récent article du Wall Street Journal, 200 des 1000 parcs aux États-Unis ont été construits dans les deux dernières années. Et le marché des souliers de planche à roulettes a explosé, frôlant le milliard de dollars américains (le marché total de la planche dépasse cinq milliards). Nike s'est mise de la partie, tentant de déloger le chef de file Vans en achetant une petite compagnie spécialisée, Hurley.

Ironiquement, les amateurs ne sont pas faciles à pincer. Vans est née dans un petit magasin californien en 1966, grâce à des souliers à la semelle donnant une bonne adhérence tout en ayant un prix très abordable. Face aux investissements en design qui ont fait grimper les prix des souliers de sport au-delà des 50$, les adolescents, qui promènent leur planche partout avec eux comme un symbole, ont déserté les marques établies. Selon l'Association internationale de skateboard, les deux tiers des souliers vendus n'affichent pas de marque spécifique.