Le Salon est mort, vive le Salon.

En fait, pour être plus précis: le Salon des vins et spiritueux de Montréal est mort, vive la Grande dégustation de Montréal.

Plus qu'un changement de nom, c'est toute la philosophie de cet événement fort couru qui sera modifiée.

Le Salon de Montréal, tel que les amateurs depuis 16 ans le connaissent, est bel et bien mort.

D'abord, l'événement s'appellera «La grande dégustation de Montréal», il reviendra dorénavant chaque année (le Salon n'avait lieu que tous les deux ans) et la formule sera passablement revue.

Exit, donc, les stands alignés au Palais des congrès de Montréal, autour desquels se massaient les visiteurs, debout, pour déguster des vins dans une ambiance souvent plus proche de celle d'une gare à l'heure de pointe que d'un salon de dégustation.

On installera maintenant des tables (nappées, insiste-t-on) auxquelles les producteurs accueilleront les amateurs pour déguster vin, bière et spiritueux et aussi discuter des domaines ou maisons représentés, des méthodes de production, du travail au vignoble, etc.

L'ambiance, assure-t-on, sera beaucoup plus propice aux découvertes et à la dégustation.

L'événement se tiendra les 27 et 28 octobre, au Palais des congrès et le coût d'entrée sera de 15$. Pour les dégustations, il faudra, comme auparavant, acheter des coupons.

On attend environ 300 producteurs et le pays-vedette sera, pour cette première, la France.

Les amateurs auront encore accès à des conférences et pourront aussi déguster champagne, whisky et bière.

Il y a déjà quelques années que les membres de l'Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux (AQAVBS, qui regroupe 61 agences représentant 95% des produits vendus à la SAQ) débattent d'une nouvelle formule, cherchant à mettre les producteurs en vedette et à favoriser la dégustation en leur compagnie. La formule précédente a été victime, en quelque sorte, de son succès.

La nouvelle orientation du Salon ne fait toutefois pas l'unanimité dans le petit monde des agences du Québec.

Le Regroupement des agences spécialisées dans la promotion des importations privées des alcools et des vins (RASPIPAV) a choisi de faire bande à part et de continuer à organiser son propre salon en plus des minisalons périodiques consacrés à des régions ou des pays précis.

Les membres du RASPIPAV (regroupement qui changera bientôt de nom pour utiliser un acronyme moins rébarbatif) considèrent trop élevé le coût de 2000$ par table, pour un seul producteur.

Pour l'amateur, cette divergence d'opinions aura toutefois un effet positif: plus de salons, plus petits, plus conviviaux offrant un meilleur accès aux producteurs.

Moins de 20$

Pacific Rim, Gewurztraminer, Yakima Valley, Washington 2008 (Code SAQ: 11334911) 18,10$

Mettez Gewurztraminer et Washington sur une étiquette, décorez la bouteille avec des dessins vaguement ésotériques, et vous pouvez être presque assuré que je n'achèterai jamais ce produit. Pourtant, voici un bon «gewurtz», avec les fruits caractéristiques (litchi, melon, une touche de pêche en plus) mais sans la surdose de sucre résiduel qui bousille souvent ce type de vin. Fort agréable avec des sushis.