Le verre joue incontestablement un rôle important dans le monde du vin. Depuis l'apparition des premières bouteilles au XVIIe siècle, ce matériau inerte et léger est le plus utilisé pour conserver, transporter et, bien sûr, déguster le vin.

Soit, on peut boire du vin dans toutes sortes de verres, de formes et de matériaux différents. Mais les coupes en verre offrent la meilleure expérience, surtout, encore ici, grâce à leur inertie, qui permet d'apprécier pleinement les arômes et la texture des vins, sans les altérer.

Bien sûr, tous les verres ne sont pas égaux. Les facteurs les plus importants, qui ont la plus grande influence sur l'appréciation du vin, sont leur forme et leur épaisseur.

Or, si l'on se fie à certains fabricants, il nous faudrait consacrer une pièce entière pour ranger tous les types de verres à dégustation !

Personnellement, j'ai bien trois ou quatre formats de verre différents à la maison, mais un seul suffit à la très grande majorité des vins que nous buvons. Et c'est un verre qui se trouve facilement dans le commerce pour une dizaine de dollars pièce.

Avant même de parler format, on privilégie toujours des verres incolores : pour pouvoir pleinement apprécier la couleur et la brillance du vin. Un verre fin, aux parois pas trop épaisses, est aussi à privilégier. Ainsi qu'un buvant (la partie qui touche nos lèvres) coupé plutôt que roulé, qui donne l'impression d'un bourrelet et est moins agréable à porter à la bouche. Le verre fin a assurément quelque chose de sensuel.

Le plus important reste la forme : le bol du verre devrait être plus large à la base et se rétrécir vers le haut. Un fond plus large permet au dégustateur de remuer le vin dans le verre, afin de l'aérer et d'encourager ainsi le développement des arômes. En se refermant vers le haut, le verre concentre ces arômes pour nous aider à mieux les sentir. Ces critères de forme se retrouvent dans de nombreux verres, de l'immense verre à pinot noir qui ressemble plus à un bol à poisson à la nouvelle flûte à champagne, fine et élégante.

D'ailleurs, en parlant de champagne, vous aurez compris qu'il faut oublier les coupes évasées, qui laissent les arômes s'échapper du verre. Or la flûte droite n'est guère mieux : son étroitesse ne permet pas de remuer le vin et nous prive ainsi de toute son expression aromatique. La seule utilité de la flûte est de favoriser la présence des bulles. La grande majorité des maisons de Champagne aujourd'hui utilise un nouveau type de flûte, toujours un verre allongé, mais plus large à la base et resserré vers le haut. Quant à moi, et je suis mordue de champagne, j'utilise tout simplement un bon verre à vin blanc.

Je me sers d'ailleurs de ce verre « universel » autant pour les bulles que les blancs et les rouges. Les sociétés Riedel (j'utilise le modèle Ouverture), Spiegelau, Schott-Zwiesel, Stölzle et d'autres offrent toutes un verre de ce type, à un prix variant de 12 $ à 18 $ pièce. Ça peut paraître cher de prime abord, mais si c'est le seul verre que ça vous prend, vous pouvez tout doucement vous en achetez six ou huit, un ou deux à la fois. Et ils font de super cadeaux !

Facteur à ne pas négliger : la propreté ! Assurez-vous que vos verres soient propres et surtout libres d'odeur. Mon premier réflexe quand j'attrape un verre est toujours de le sentir avant d'y verser quoi que ce soit. Des odeurs de savon et de linge à vaisselle ne font pas bon ménage avec le vin... Si vous recevez et que vous utilisez des verres que vous ne sortez presque jamais, de grâce, sortez-les du placard ou de leur boîte quelques heures avant et laissez-les à l'air libre pour les débarrasser des odeurs de renfermé ou de carton.

Pas besoin non plus de changer de verre pour chaque vin ! Bien sûr, si vous servez un vin exceptionnel, il est toujours agréable de sortir des verres tout aussi exceptionnels (en revanche, si le vin n'a pas grand-chose à offrir, un grand verre ne l'améliorera pas, c'est tout le contraire). Donc, si vous servez des vins dans un ordre crescendo au fil d'un repas, il n'y a aucun mal à garder le même verre !

Et qu'en est-il des verres fins, aux bonnes formes, mais sans pied ? L'utilité principale du pied est de permettre de tenir le verre sans toucher au bol, et ainsi éviter de réchauffer le vin. Alors à moins que votre verre demeure lové dans vos mains pendant toute la durée du repas, ils feront tout aussi bien l'affaire. Ils n'ont pas l'élégance des verres à pied, mais si vous avez tendance à casser beaucoup de verres, ou si vous mangez à l'extérieur, ils peuvent s'avérer très utiles !

Une fois que vous avez les bons verres, n'oubliez surtout pas l'importance de la température. Ces deux facteurs sont sûrement les plus influents pour l'appréciation du vin, en plus, bien sûr, d'être en bonne compagnie. Servir le vin à la bonne température est primordial. Pour ne pas vous casser la tête, suivez la règle des 20 minutes : sortez les vins blancs du frigo 20 minutes avant de les servir, et placez-y les vins rouges 20 minutes avant de les servir. Et rappelez-vous qu'il vaut toujours mieux servir un vin trop froid que trop chaud : il se réchauffera rapidement une fois dans le verre (servez-en alors un peu moins). Trop chaud et pas le temps pour le réfrigérer ? Utilisez alors un seau à glace rempli moitié-moitié de glace et d'eau. Quelques minutes suffiront à refroidir une bouteille qui y est plongée !