Plus on s'y connaît, plus on dépense. Après avoir suivi une formation sur le vin, près de 56% des gens affirment augmenter leur budget consacré à l'achat de bouteilles, constate un chercheur québécois dans un mémoire déposé à Bordeaux la semaine dernière.

Richard Sagala a étudié l'influence des cours sur le vin sur les habitudes de consommation des Québécois à l'École de Management de Bordeaux. Son constat est clair: trois mois après avoir suivi une formation, les amateurs disent avoir augmenté leur budget réservé au vin de 16%.

«Les cours de vin créent de la valeur pour le consommateur, puisqu'il s'y retrouve mieux dans son achat et dans son choix de vin. Ça crée de la valeur aussi pour le détaillant (SAQ), puisqu'elle vend davantage», explique-t-il.

Ce n'est donc pas un hasard, selon cet expert, si le monopole d'État cherche à multiplier le nombre d'inscriptions dans les cours sur le vin. La SAQ a fait appel au printemps dernier à un sous-traitant pour dispenser la formation Les Connaisseurs qu'elle donnait depuis 22 ans. Responsable de ce volet éducatif, Savori espère gonfler le nombre d'inscriptions de près de 4 000 personnes l'an dernier à 10 000 d'ici trois ans.

Dans son étude, le sommelier a aussi remarqué que les accords mets et vins passionnent les Québécois. Les deux tiers des gens interrogés disent choisir avec soin les plats qui accompagnent leurs bouteilles.

Selon Richard Sagala, si les étudiants sur le vin augmentent leur budget lié à l'alcool, cela ne signifie pas pour autant qu'ils boivent plus.

«Ils vont boire plus souvent un verre de vin à l'occasion, ajoute-t-il. C'est parce qu'ils apprécient le produit et peuvent faire de bons accords mets et vins. Mais ils ne vont pas boire davantage d'alcool... comme boire toute une bouteille.»

À peine 1,5% des gens interrogés affirment avoir augmenté la quantité de vin consommé après avoir suivi une formation sur le vin.

Richard Sagala est le premier Québécois à avoir complété le Wine MBA de Bordeaux.