La tentative de meurtre perpétrée en octobre contre une employée d'une succursale de la SAQ de Baie-d'Urfé et les reportages subséquents sur la présence occasionnelle de voyous qui dévalisent les étalages d'alcool ont au moins servi à démontrer clairement les risques associés à la vente au détail dans ce secteur singulier.

La police cherche toujours le ou les coupables de l'agression de Baie-d'Urfé, qui a laissé une employée de 58 ans tétraplégique, blessée et retrouvée inconsciente par un client.

Par ailleurs, la CSST a aussi assigné au dossier deux inspectrices chargées de comprendre ce qui s'est passé et de recommander des mesures pour améliorer la sécurité des employés. Une deuxième rencontre entre la SAQ et la CSST devrait avoir lieu cette semaine.

Il s'agit d'une «intervention» et non d'une enquête, souligne-t-on à la CSST, qui est systématiquement informée par la police à la suite d'un incident en milieu de travail. La dernière fois que la CSST était intervenue pour un cas aussi grave, c'était en 2006, après l'assassinat d'une jeune commis dans un dépanneur où elle travaillait seule de nuit.

On se rappellera que le syndicat des employés de la SAQ s'est plaint après le drame de Baie-d'Urfé du fait que trop de ses membres se retrouvent seuls dans certaines succursales aux heures de faible affluence, ce qui les rend vulnérables.

La collaboration entre la direction de la SAQ et le syndicat est bonne, dit-on, notamment au sein du comité de santé et sécurité au travail, mais les syndiqués reprochent néanmoins à la société d'État de faire des économies sur le dos du personnel alors que les ventes ne cessent d'augmenter.

Selon Katia Lelièvre, présidente du Syndicat des employés de magasins et bureaux, des études canadiennes ont démontré que les commerces de vente au détail d'alcool arrivent au troisième rang des lieux les plus exposés aux incidents violents.

Heureusement, les agressions aussi brutales que celle de Baie-d'Urfé sont extrêmement rares, ce qui ne veut pas dire, tant s'en faut, que le travail dans les succursales de la SAQ est de tout repos.

En plus des «raids» de certains gangs de jeunes dans les rayons de spiritueux dans les coins chauds de Montréal, des insultes et des altercations avec des clients enivrés, l'incident le plus courant implique, tenez-vous bien, les parents de mineurs venus acheter de l'alcool pour leur progéniture!

Régulièrement, des commis subissent les foudres de parents qui font des emplettes avec et pour leurs ados et à qui on refuse la vente.

«C'est fréquent, dit Mme Lelièvre. Les parents viennent avec leurs enfants et on sait qu'ils achètent pour ceux-ci parce qu'on les entend dire, par exemple: «Bon, c'est bien ça que tu veux» ou parce que le jeune donne de l'argent à son père ou à sa mère au moment de payer. Évidemment, ils se fâchent lorsqu'on intervient, ils nous disent: «Tu ne vas pas me dire comment élever mes enfants!», mais la loi nous interdit de vendre de l'alcool aux mineurs.»

Plutôt désagréable, voire parfois risqué, de jouer à la police, disent les commis, mais s'ils ferment les yeux, ce sont eux qui risquent de subir de fâcheuses conséquences.

On est loin de l'époque de la Commission des liqueurs, où on remettait un bon de commande à un commis qui allait chercher le produit presque clandestinement dans l'arrière-boutique, mais la vente d'alcool, on le voit, ne sera jamais un commerce comme les autres.

Ripassa, Zenato, Valpolicella Superiore 2007 (Code SAQ: 00 974 741) 25,15$

Ce ripassa (vin élaboré par macération de raisins séchés dans du moût de raisin frais) est à classer dans la catégorie «plein la gueule», ce qui est ici une qualité, évidemment. Du fruit à profusion (cassis, surtout) qui dure et une fraîcheur qui allume les papilles. Un «Valpol» de grande classe.