(Calgary) Valérie Maltais et Ivanie Blondin ont déterminé qu’elles étaient plus fortes ensemble.

Classées respectivement première et deuxième au monde au départ de groupe féminin, Maltais et Blondin permettent au Canada de compter sur un duo du tonnerre dans cette épreuve qui ressemble au jeu du chat et de la souris.

Les deux femmes mènent un contingent de 19 Canadiennes aux Championnats du monde de distances individuelles en patinage de vitesse longue piste, une compétition qui s’étalera sur quatre jours et qui se mettra en branle à compter de jeudi à l’Ovale olympique de Calgary. Au total, les meilleurs patineurs du monde s’affronteront dans 12 épreuves individuelles et quatre autres par équipe.

Calgary accueillera les Mondiaux de distances individuelles pour la première fois en 25 ans, bien que l’Ovale olympique ait été le théâtre des Championnats du monde de sprint (2017) et les Championnats du monde à quatre reprises entre 1992 et 2015.

Le départ de groupe, qui est relativement nouveau dans cette discipline déjà très riche en histoire, se résume en une course de 16 tours, au cours de laquelle les patineurs luttent de façon stratégique afin de se positionner pour des sprints intermédiaires qui leur donnent des points.

Blondin, d’Ottawa, est double championne du monde et a décroché la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Pékin en 2022.

Une dynamique d’équipe est préconisée au départ de groupe. Une patineuse travaille pour une autre — un peu comme en cyclisme sur piste — pour créer de l’obstruction, rattraper les échappées et produire un effet d’aspiration dans son sillage.

Maltais, de Saguenay, s’est occupée de cette tâche pour Blondin à Pékin, mais a plutôt choisi de faire cavalier seul pendant la saison 2022-2023. Maltais a proposé un partenariat plus consensuel l’an dernier.

« Cette saison, c’est la première au cours de laquelle nous travaillons véritablement ensemble, a dit Maltais. Avant ça, je travaillais pour Ivanie, et après les JO, chacune d’entre nous faisait sa petite affaire. Ça n’était vraiment pas agréable.

« À la fin de la dernière saison… J’ai dit : “Mon souhait serait que nous travaillions ensemble. Je ne veux pas travailler pour toi ni toi pour moi. Mais nous allons travailler ensemble pour battre les Néerlandaises. Je suis certaine qu’on peut y parvenir. Et si je n’y croyais pas, alors je ne voudrais tout simplement plus participer au départ de groupe. Je n’ai aucun plaisir à affronter seule toutes les autres filles” ».

« Nous sommes deux excellentes patineuses, nous sommes intelligentes et nous sommes très habiles sur la patinoire. Je me disais : “Nous pourrions travailler ensemble”. Nous l’avons prouvé cette saison. Ç’a fonctionné la plupart du temps. »

Les patineuses, qui sont âgées de 33 ans, proviennent de l’univers du courte piste. Le duo s’est classé dans le top 4 dans trois des six courses jusqu’ici cette saison.

Blondin a signé deux victoires en Coupe du monde et a terminé au deuxième rang à deux reprises, bien qu’elle ait aussi été disqualifiée en décembre lors d’une escale en Norvège.

Maltais s’est faufilée dans le top 6 de cinq courses, signant au passage trois podiums, pour s’adjuger le titre de la saison.

Maltais et Blondin prendront part au 3000 m aux Mondiaux de distances individuelles jeudi. Le Canada est un prétendant au podium, tant au sprint par équipe masculin que féminin, tout comme l’Albertain Ted-Jan Bloemen au 5000 m masculin.

Maltais, Blondin et Isabelle Weidemann, d’Ottawa, tenteront aussi de défendre leur titre mondial en poursuite par équipe vendredi. Pour sa part, le sprinter québécois Laurent Dubreuil et l’Américain Jordan Stolz s’affronteront de nouveau au 500 m masculin.

Les départs de groupe, ainsi que les 1000 m masculins et féminins, seront présentés samedi. Il y aura ensuite les 1500 m masculin et féminin, de même que le 5000 m féminin et le 10 000 m masculin, en clôture de l’évènement dimanche.