Tous les patineurs étaient dans le même peloton avec quatre tours à faire au relais mixte sur 2000 mètres à la Coupe du monde de patinage de vitesse sur courte piste de Montréal. C’est lorsque Courtney Sarault a donné la poussée à Félix Roussel que tout a changé.

« Va la chercher ! », a crié la patineuse à son coéquipier. Cette médaille de bronze, ils l’auront finalement obtenue grâce à un allongement désespéré de la jambe de Mathieu Pelletier, alors qu’il trébuchait à la ligne d’arrivée.

« Il n’était pas question qu’on ne gagne pas de médaille », a affirmé Sarault à la fin de la journée. Plus tôt, l’athlète de 22 ans avait dû se contenter de la finale B au 1500 mètres, sa distance de prédilection.

Je voulais juste qu’il patine le plus vite possible. J’étais vraiment engagée et concentrée à ce moment. J’ai dit ce qui m’est passé par la tête. Je pense que ça lui a donné une motivation supplémentaire.

Courtney Sarault

Roussel le confirme : « Ça m’a vraiment calmé dans mes derniers tours. J’ai pu donner un bon relais à Mathieu. »

Cette jeune équipe a impressionné lors de cette course. Avec la Corée, les Pays-Bas, la Belgique et le Japon aussi en finale, rien n’était joué d’avance. Même que les Canadiens avaient le statut de négligés.

« Il y a aussi une fierté de l’avoir fait ensemble. Entre recrues, c’était chouette de faire ça ensemble. On vivait le même stress. J’étais nerveux dans mon coin, je ne voulais pas trop le laisser paraître à Mathieu, mais je voyais aussi de son côté sa petite nervosité », a noté Roussel.

Roussel, 21 ans, et Pelletier, 16 ans, en sont à leur première expérience en Coupe du monde. Avec l’autre membre du quatuor, Rikki Doak, 24 ans, ils ont pu profiter de l’expérience de Sarault. Malgré ses 22 ans, l’olympienne a déjà un bagage impressionnant.

« C’est génial de pouvoir côtoyer quelqu’un comme elle. Elle nous rassemble », a confié Doak au sujet de sa compatriote néo-brunswickoise.

D’ailleurs, Claudia Gagnon, Pascal Dion et Steven Dubois ont aussi reçu une médaille puisqu’ils avaient patiné lors des quarts de finale.

Pelletier estime que l’apport des vétérans en ce début de saison est un atout précieux pour leur développement. « On s’entend vraiment bien avec les vétérans, on est vraiment proches, on s’entraide. On a vraiment une belle chimie. »

Steven Dubois : in extremis

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Steven Dubois a été devancé par le Sud-Coréen Park Ji-won.

Steven Dubois a quitté Pékin avec trois médailles olympiques l’hiver dernier. Il voulait remonter sur le podium devant les siens en ouverture de saison.

Il y est parvenu, tout en gâtant les amateurs réunis à l’aréna Maurice-Richard avec une finale enivrante.

Dubois était en dernière place à la mi-course en finale du 1500 mètres. Il est donc remonté de la septième position jusqu’au groupe de tête en quelques tours seulement.

Dans le dernier virage, il est parvenu à générer énormément de vitesse pour revenir chercher le Coréen Hong Kyung-hwan.

Les deux étaient au coude à coude et ont semblé franchir la ligne d’arrivée en même temps pour la médaille d’argent. Sauf que Dubois avait l’air confiant malgré la petitesse de l’écart.

« J’avais dit à Jordan [Pierre-Gilles] : “Je pense que je l’ai.” »

Les officiels ont mis un moment à rendre leur décision. Pendant ce temps, Dubois et Hong se tenaient côte à côte en se félicitant mutuellement. En regardant l’écran géant, le verdict a été rendu grâce à la photo-finish. Dubois avait devancé son adversaire par un millième de seconde.

« Il n’y a pas grand-chose que j’aurais pu faire mieux. Je n’ai rien à dire, c’est une très belle journée, je suis très content de ce qui s’est passé », a évoqué Dubois, l’air encore un peu sous le choc.

Pierre-Gilles rate de peu

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Jordan Pierre-Gilles

En revanche, son coéquipier Jordan Pierre-Gilles n’a pas eu autant de chance. En quête de sa première médaille individuelle en Coupe du monde, le Sherbrookois a raté le podium par un peu moins de trois dixièmes au 1000 mètres.

« Je suis capable d’être lucide dans tout ça. Je ne pouvais pas passer plus proche », a-t-il expliqué après coup.

Il avoue s’en être voulu et avoir été en colère après la course, mais il sait que la saison est encore jeune : « Je regarde la vidéo et il y a des choses que j’aurais pu mieux faire pour me mettre en meilleure position pour gagner. Il reste plein d’autres compétitions pour appliquer ces choses-là. Je suis optimiste et j’ai hâte. »

En fin de journée, Pierre-Gilles, Dubois et leurs coéquipiers Pascal Dion et Maxime Laoun ont qualifié le Canada à la finale A du relais masculin 5000 mètres, qui aura lieu ce dimanche.