Mikaël Kingsbury a exorcisé ses démons, samedi. Il s’était cassé deux vertèbres thoraciques l’an dernier à Ruka, en Finlande. Il y a remporté la médaille d’or cette année.

Le « King » des bosses a effectué une descente dominante en super-finale, enregistrant un résultat de 82,99 points. Il s’est imposé devant le Kazakh Pavel Kolmakov (82,10 pts) et le Japonais Ikuma Horishima (81,12 pts) lors de cette première compétition en Coupe du monde de la saison.

Le champion québécois avait été à l’écart pendant deux mois après sa blessure le 29 novembre 2020.

« C’est vraiment un bon sentiment de rédemption, avec une de mes pistes préférées au monde », a commenté Kingsbury en visioconférence, à propos de Ruka. C’était poche l’année passée de regarder [cette Coupe du monde] de mon sofa. Mais de la refaire, c’est sûr que j’avais un couteau entre les dents de plus. »

L’athlète de Deux-Montagnes avait terminé la finale 1 au quatrième rang, ce qui le faisait s’élancer avant trois autres compétiteurs en super-finale. S’il reconnaît que « stratégiquement, tu veux être le dernier à partir », il maintient que l’important, « c’est de passer à l’autre ronde ».

Il s’est donc servi de sa position à bon escient.

Je trouvais que c’était une belle opportunité pour moi de pouvoir mettre de la pression aux boys qui partaient derrière moi, analyse le champion olympique des Jeux de PyeongChang. […] Quand t’es quatrième en finale, c’est une belle position pour aller mettre une grosse descente. Je suis souvent parti dernier et je sais que ça vient avec du stress.

Mikaël Kingsbury

« C’est à la dernière ronde que je voulais faire ma meilleure descente », ajoute-t-il.

Kingsbury a par ailleurs révélé avoir souffert d’une légère douleur à « la patte gauche », notamment à l’atterrissage du premier saut sur la piste de Ruka.

Lorsqu’interrogé à savoir s’il a été prudent sur ce saut en visioconférence, il concède que « oui, un peu ».

« L’atterrissage en haut me faisait mal. J’avais de la misère à avoir un bon double-full [saut périlleux avec deux vrilles, NDLR] à l’entraînement. C’était stratégique de ne faire qu’un full et d’aller chercher un peu plus de vitesse et de vraiment mettre toute l’emphase sur mon saut du bas pour aller chercher plus de hauteur que tout le monde. »

Sa douleur ne devrait toutefois pas être source d’inquiétude, selon le principal intéressé.

« Je suis entre de bonnes mains, j’ai trois journées de congé qui s’en viennent. Ça va faire du bien, je devrais être à 110 % pour la Suède. »

La piste suédoise d’Idre Fjall sera le théâtre de la prochaine Coupe du monde de ski acrobatique, le week-end prochain.

Bâtir pour les Jeux

Cette 66victoire de sa carrière sur ce circuit lui permet donc d’entamer cette saison olympique sur les meilleures bases possibles.

« J’ai tout le temps été bon ici à Ruka dans le passé, commente-t-il. C’est un endroit qui est le fun pour moi, pour partir la saison. Si je me souviens bien, décembre 2013 pour les Jeux de 2014, j’avais gagné l’évènement en simple ici. Même chose en 2017 pour les Jeux de 2018, j’avais gagné ici. Je refais ça en 2021 pour 2022. »

« Je trouve que c’est important au niveau des juges de bien partir la saison, souligne Kingsbury. Ça donne le ton, je mène au classement général, j’ai le maillot jaune pour l’évènement où on s’en va demain, en Suède. Ça crée du momentum. »

Chez les dames, Chloé Dufour-Lapointe a pris le 12rang en finale, avec 71,74 points. L’Américaine Olivia Giaccio (78,51) a remporté l’or, l’Australienne Jakara Anthony (78,17 pts) s’est emparée de l’argent, tandis qu’une autre Américaine, Kai Owens (76,61 pts), est repartie avec le bronze.

La Canadienne Sofiane Gagnon n’a pas terminé la course en finale 1. Ses compatriotes Justine Dufour-Lapointe, Maia Schwinghammer, Berkley Brown et Valérie Gilbert ne s’étaient pas qualifiées pour la ronde finale.