CF Montréal 4 – Timbers 1 Averse (de buts) au stade Saputo

Ça aura pris 33 matchs – et beaucoup de pluie –, mais le CF Montréal semble enfin avoir trouvé une combinaison offensive gagnante.

Le trio composé de Romell Quioto, Kwadwo « Mahala » Opoku et Sunusi Ibrahim a été inspiré, samedi soir dans un stade Saputo détrempé, et a permis à l’Impact de l’emporter 4-1 face aux Timbers de Portland.

Hernán Losada a parlé de performance « énorme », après la rencontre. De « bonne mentalité ». De son groupe qui veut montrer qu’il est « meilleur que lors des six, sept derniers matchs ».

Les attaquants du CFM se sont faits discrets cette saison. Mais pendant que la pluie abondante frappait la tôle de l’enceinte montréalaise, samedi, les artilleurs montréalais faisaient flèche de tout bois.

Ibrahim a marqué de l’embouchure à la 28^e, sur une passe décisive d’Opoku. Opoku a marqué de l’orée de la surface à la 35^e, sur une passe d’Ibrahim. Mason Toye a aussi retrouvé le fond du filet à la 76^e pour le 4-0, après avoir remplacé Ibrahim quelques minutes plus tôt. Franck Boli a marqué le seul but des visiteurs à la 86^e, alors que le match était déjà joué.

« Exceptionnel » Choinière

Mais c’est le puissant missile de Mathieu Choinière à la 64^e qui a frappé l’imaginaire. Le Québécois a eu autant d’espace que de temps pour manœuvrer en recevant la passe transversale de Romell Quioto. C’est-à-dire : beaucoup.

Comme pendant tout le match, la couverture des Timbers a été déficiente, laissant le jeu complètement ouvert pour Choinière. Ce n’est visiblement pas pour rien que la formation de l’Oregon a accordé 55 buts en 2023, ce qui en fait l’avant-avant-dernière équipe à ce chapitre en MLS.

Qu’importe. La frappe de Choinière était précise, vigoureuse et parfaite.

Losada ne tarit jamais d’éloges pour son homme à tout faire, qui s’occupe sérieusement de sa besogne, qu’il soit posté à gauche, au centre ou à droite du milieu de terrain. Pour l’entraîneur, Choinière est « un exemple pour tous les joueurs de l’académie » qui veulent devenir professionnels, dit-il.

Celui qui vient d’être rappelé par le Canada a joué à droite contre Portland. « Il aime jouer au milieu, explique son technicien. […] Mais il dit : pas de problème à droite. Pas de souci. Je fais le boulot, je marque aussi le but, je peux aussi donner des passes. C’est exceptionnel. »

Comme à son habitude, Choinière a préféré mettre l’accent sur la performance de son collectif plutôt que de savourer sa propre gloire.

« Comme à chaque match, j’essaie de me donner à 100 % et d’aider l’équipe, a-t-il affirmé. Aujourd’hui, ça a plus payé, si je peux dire. Je suis content de la performance du groupe, tout le monde a super bien joué. »

Choinière a maintenant signé cinq buts et autant de passes décisives cette saison, ce qui en fait le joueur le plus productif offensivement pour son équipe.

Une « formule » pour la suite

Ce but est venu mettre un point d’exclamation à cette performance convaincante du Bleu-blanc-noir. En fait, les hommes d’Hernán Losada ont joué leur meilleur match en près d’un mois et demi. Et ils en avaient bien besoin : ce gain leur a permis de mettre fin à une vilaine séquence de sept matchs sans victoire.

« Je suis très, très content pour Sunusi et Mahala, ils ont fait un gros match, souligne Losada. Eddy Sebrango a fait un très bon boulot avec tous les attaquants. On a investi beaucoup, beaucoup de temps. Ce soir, ça a payé. J’espère que ce soir, c’est la formule pour les prochains matchs. »

Nous nous rappelons tous les commentaires très critiques de la part du capitaine Samuel Piette après la dégelée contre Atlanta, qui remettait en doute la gestion tactique de ses entraîneurs.

Contre Portland, tout a réussi à Losada et son personnel. Le rideau offensif Quioto-Opoku-Ibrahim, aidé par un milieu efficace et une défense alerte, a permis au CFM de trouver et surtout exploiter les nombreuses failles dans le schéma des visiteurs.

Opoku, notamment, s’est plu à retrouver sa position naturelle, celle qu’il chérit « depuis [son] enfance », soit celle d’avant-centre. On l’a vu sur l’aile gauche avec le CFM, notamment. Contre les Timbers, il s’est fait passeur pour Quioto à sa gauche et Sunusi à sa droite.

« C’était vraiment bien, a-t-il lancé, le rire jamais loin de ses lèvres. On s’entraîne ensemble, on apprend à se connaître. Je suis vraiment fier des gars, et de moi aussi. »

Avec ce résultat, Montréal s’est assuré de terminer la soirée à la huitième et avant-dernière position donnant accès aux éliminatoires.

Mais surtout, il se redonne confiance. Et pourra partir en trêve internationale la tête légère.

Tout en gardant un œil sur l’état de santé toujours fragile de Romell Quioto, rappelé par sa sélection. « Je dis à Romell : tu vas au Honduras comme ça, super fit. Et tu reviens comme ça, super fit », blague Losada, qui ne peut se permettre de voir son as marqueur tomber encore une fois au combat.