On était prêts à les enterrer. Puis Lassi s’est levé.

À la 96minute, alors que le CF Montréal avait peiné, peiné et encore peiné à marquer, à sauver sa fin de saison catastrophique, à dénicher celui qui allait faire la différence, Lassi Lappalainen a finalement trouvé la solution. Il a pris un tir dans la surface qui a fait son chemin jusque dans le fond du filet, égalisé la marque à 1-1 contre le Dynamo de Houston, et ainsi replacé l’Impact directement dans la course aux éliminatoires.

Sur les lignes de côté, Hernán Losada n’a pas célébré. Il a plutôt exprimé un air de grand soulagement, en baissant la tête alors que les partisans derrière étaient en liesse.

« J’ai célébré à l’intérieur, a-t-il lancé en conférence de presse, le sourire aux lèvres. Il y a un petit Losada ici [il pointe son cœur] qui a sauté. Mais tu n’as pas vu ça. »

Lappalainen, toujours peu bavard, a été fidèle à lui-même en conférence de presse. Si on l’a vu sourire après sa frappe salvatrice, il assure qu’« il ne faut jamais célébrer un point, à moins que ce soit le dernier match et que tu t’assures d’une place en séries ».

C’était une atmosphère correcte dans le vestiaire. On aurait pu prendre les trois points.

Lassi Lappalainen

Son entrée à la 75minute a redonné de l’énergie au CFM, qui semblait à court d’idées à ce moment. Même qu’on commençait à se demander ce que Losada attendait pour faire ses changements, tellement Montréal faisait du surplace.

Lappalainen a expliqué que « 20 minutes, c’était assez » pour lui mercredi.

« J’ai été malade les quatre, cinq derniers jours, dit-il. Même il y a deux jours, je ne me sentais pas bien. Je ne sais pas si j’en avais plus dans le réservoir aujourd’hui. »

Triste record

Contrairement aux deux derniers samedis, Montréal n’a pas été déclassé mercredi. Mais il n’a rien montré de bien concluant dans son jeu non plus. Son inefficacité dans le dernier tiers a encore été un problème criant.

C’est entre autres ce qui a expliqué pourquoi l’entraîneur-chef du CFM n’a pas levé les bras vers le ciel et sautillé sur la pelouse du stade Saputo.

« On veut gagner, dit-il. On a fait beaucoup de bonnes choses pour gagner le match. »

Le technicien souligne que Houston est une équipe « très bien organisée », qui a présenté un bloc bas étanche après avoir pris les devants à la 10minute.

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Le gardien du CF Montréal Jonathan Sirois

« On a fait absolument tout. Les efforts ont été là. Les joueurs ont tout donné du début à la fin. C’est peut-être pour ça que je n’ai pas célébré, mais à la fin, c’est un point, et la course aux séries est encore possible. »

Il reste que Montréal n’a pas gagné pendant sept matchs consécutifs, ce qui lui fait égaler un triste record du club en MLS. Il était bien près de quitter le portrait des éliminatoires, d’ailleurs, n’eût été le tir salvateur de Lappalainen. Les autres résultats en MLS mercredi faisaient en sorte qu’il allait se positionner en 10place advenant une défaite. Il retrouve finalement la neuvième position avec laquelle il a entamé la soirée.

De l’autre côté, Houston n’a pas non plus offert sa meilleure copie. Les visiteurs ont pris les devants rapidement, puis ont tenté de profiter des gaffes des locaux, nerveux et sujets à l’erreur.

Montréal avait pourtant bien entamé son match. Il avait semblé avoir retrouvé la confiance qu’il avait perdue lors des deux derniers matchs à l’étranger. Puis, à la 10minute, Fernando Álvarez a chuté sur la ligne de touche, et un joli jeu de passes entre Aliyu Ibrahim et Sebastian Kowalczyk a permis à Artur de marquer d’une superbe frappe vers le coin supérieur gauche du filet.

« Belle résilience »

« C’est deux points qui tombent à l’eau », a quant à lui estimé Joel Waterman, qui a tout de même noté la « belle résilience » de ses coéquipiers pour aller chercher le but à la toute fin.

Lui, il a célébré le but de Lappalainen. « Je me suis juste retourné et j’ai crié vers la foule ! Les célébrations sont encore floues, mais je voulais juste ramener le ballon au point central pour tenter d’aller en marquer un deuxième rapidement. »

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Nathan Saliba (19)

Waterman a été brillant, mercredi. Il a même porté le brassard de capitaine pour toute la deuxième mi-temps, après que Samuel Piette a cédé sa place. Ce dernier avait un carton jaune et multipliait les fautes risquées en fin de première période.

Le défenseur canadien a apprécié « ce grand honneur » qui lui a été fait, même s’il reconnaît qu’il « doit encore travailler sur certaines choses pour être au niveau » de leadership dont il souhaite faire preuve.

Waterman a toutefois révélé après la rencontre qu’il ne fera pas partie de la sélection canadienne pour le match amical contre le Japon, le 13 octobre. L’annonce des joueurs convoqués se fera ce jeudi, en matinée.

« Quand je l’ai su, ça m’a donné une motivation supplémentaire pour continuer de bien jouer. […] J’ai une petite rancune [a chip on my shoulder] qui va me pousser pour samedi. »

Avec ce petit point récolté contre le Dynamo, l’enjeu de ce match contre les Timbers de Portland grandit encore plus. Parce que tu ne veux pas devoir visiter le Crew de Wilfried Nancy lors du dernier match de la saison à la recherche d’un résultat.

En hausse : Joel Waterman

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Joel Waterman (à gauche) et Nelson Quinones

Il a très bien chapeauté la défense montréalaise, il a multiplié les bons replis défensifs, et il a porté le brassard de capitaine en deuxième mi-temps après la sortie de Samuel Piette. Joel Waterman connaît très rarement un mauvais match, et celui de mercredi n’a pas fait exception.

En baisse : George Campbell

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George Campbell

George Campbell s’est fait battre de vitesse à plusieurs reprises dans son couloir. Ce n’est pas la première fois qu’il peine à ce chapitre. Waterman a notamment dû réparer une de ses erreurs en première mi-temps. Puis il a commis une bévue qui aurait très bien pu anéantir tout espoir de remontée du CF Montréal à la 76minute. Campbell a ses qualités, mais sa vitesse n’en est pas une, et il ne prend pas toujours les bonnes décisions.