(Orlando) L’entraîneure canadienne Bev Priestman, prise au milieu d’un conflit entre Canada Soccer et ses joueuses, a abordé mercredi son avenir dans le programme national.

The Guardian a rapporté que Priestman envisageait d’autres possibilités après la Coupe du monde de cet été, et possiblement de passer au soccer en club avec un certain nombre d’équipes déjà intéressées.

« Évidemment, après la médaille d’or (olympique), des opportunités se sont régulièrement présentées à moi, a déclaré Priestman. Mais je pense que la chose la plus importante est que je suis engagée envers ce groupe de joueuses et j’ai partagé des moments incroyables avec elles. Et je veux que ces moments continuent. »

L’entraîneur de l’équipe masculine John Herdman était pressenti pour entraîner la Nouvelle-Zélande plus tôt ce mois-ci, provoquant une brève période d’incertitude, avant que lui et Canada Soccer ne publient une déclaration éteignant aussitôt la rumeur.

Malgré le stress de la situation de travail actuelle – la milieu de terrain Sophie Schmidt a déclaré qu’elle se retirait du football international après la Coupe du monde (et a dû être dissuadée de rentrer chez elle le week-end dernier), Priestman a annoncé que toutes ses joueuses seraient disponibles pour le premier match de la Coupe SheBelieves contre les États-Unis, jeudi.

Cependant, elle a admis que sa conversation avec Schmidt, qui a 218 sélections avec le Canada, était « un peu destructrice pour moi. »

« Entendre Sophie parler de retraite en larmes, ça pour moi, plus important encore en tant qu’entraîneure travaillant avec des joueuses, c’était vraiment très difficile, a-t-elle ajouté. Je suis tellement reconnaissante que cela n’arrive pas tout de suite. C’est le genre d’agitation émotionnelle que l’on vit. »

Priestman a déclaré qu’elle était « incroyablement fière et honorée de représenter le groupe de joueuses que j’ai devant moi… (et) ce qu’elles représentent. »

Elle a ajouté que son équipe travaillait pour assurer l’avenir de la prochaine génération de joueuses.

« Ce qui ressort haut et fort pour moi, c’est ce groupe, ils ne se battent pas seulement pour elles-mêmes au cours des six prochains mois », a-t-elle déclaré.

Les joueuses canadiennes sont venues s’entraîner au stade Exploria mercredi avec leurs hauts d’entraînement à l’envers, cachant le logo de Canada Soccer.

Les joueuses exigent le même soutien avant la Coupe du monde de cet été en Australie et en Nouvelle-Zélande que les hommes ont eu avant leur Coupe du monde au Qatar. Les deux équipes veulent jeter un coup d’œil aux documents financiers de Canada Soccer et avoir une explication de la raison pour laquelle leurs deux programmes ont eu des coupes budgétaires cette année.

Priestman a précisé sa position personnelle.

« Si vous me demandez en tant que femme, est-ce que je crois en l’égalité ? Absolument, a-t-elle assuré. J’ai un petit garçon et je veux qu’il sache que j’ai la même opportunité que n’importe qui d’autre dans ce monde de performer et faire les choses que je dois faire. »

Interrogée sur les coupures de fonds, Priestman n’avait pas grand-chose à expliquer, affirmant qu’elle était dans une position difficile pour représenter à la fois les joueuses et Canada Soccer.

« Je pense que tout ce qui est documenté est bien connu et que c’est une période vraiment difficile. »

Priestman a déclaré avoir contacté Herdman pour savoir comment gérer au mieux les circonstances difficiles hors du terrain. L’équipe masculine avait boycotté un match amical contre le Panama à Vancouver en juin dernier à cause du conflit.

« Je ne suis pas sûr qu’aucun de nous ne soit expert, et je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup d’entraîneurs qui le soient… Mais ce que je sais, c’est que je ne fais pas mon travail si je ne prépare pas ce groupe à performer, et c’est tout ce que j’essaie de faire. »

Le Canada et les États-Unis se sont rencontrés pour la dernière fois en juin 2022 lorsque les États-Unis ont gagné 1-0 en finale du championnat CONCACAF à Guadalupe, au Mexique, sur un penalty d’Alex Morgan à la 78e minute.

Il s’agissait de la première rencontre entre les deux équipes depuis le triomphe 1-0 du Canada en demi-finale des Jeux olympiques de Tokyo en août 2021.

Priestman a annoncé que ses joueuses seraient à la hauteur de l’occasion jeudi.

« Ce sont des joueuses d’élite très performantes qui, lorsque le coup de sifflet retentira, donneront tout ce qu’elles ont pour le pays. Je le sais », a ajouté Priestman.

L’entraîneur de l’équipe féminine américaine Vlatko Andonovski, dont l’équipe a déjà mené et remporté sa lutte pour l’équité salariale, espère également que le conflit de Canada Soccer se terminera bientôt.

« Nous savons quelle est la situation et nous espérons sincèrement qu’ils résoudront leurs problèmes, a-t-il déclaré mercredi. Nous avons pu le faire de notre côté et nous les soutenons pour résoudre le problème de leur côté. »

Les Canadiennes, sixièmes au classement, se rendront à Nashville après le match de jeudi pour affronter le Brésil dimanche, avant d’affronter le Japon à Frisco au Texas, mercredi prochain.