La capitaine Christine Sinclair a affirmé que le conflit de travail en cours avec Canada Soccer l’a laissée, elle et les autres représentantes de l’équipe, « épuisée et exténuée », alors qu’elles se préparent à affronter les États-Unis lors du match d’ouverture de la SheBelieves Cup, jeudi.

À un moment où l’affrontement sur le terrain avec leur ennemi juré devrait être au centre des préoccupations, les femmes disent qu’elles doivent se battre pour l’égalité et la transparence à l’extérieur du terrain.

« En tant qu’équipe, nous sommes au bout du rouleau », a déclaré Sinclair aux journalistes mardi lors d’une visioconférence depuis la Floride. « C’est peut-être le combat le plus important que nous ayons à mener en tant que joueuses de l’équipe nationale et nous sommes déterminées à le gagner. »

L’attaquante Janine Beckie a ajouté : « C’est assez dégoûtant de devoir demander à être traitées sur un pied d’égalité. C’est un combat auquel les femmes du monde entier doivent prendre part tous les jours, mais franchement, nous en avons vraiment assez. Et c’est quelque chose qui ne me déçoit même plus. Je suis juste en colère. Parce qu’il est temps, nous sommes en 2023.

« Nous avons gagné les satanés Jeux olympiques et nous sommes sur le point d’aller à la Coupe du monde avec une équipe qui pourrait triompher. Donc nous nous attendons à être préparés de la meilleure façon possible pour aller gagner une Coupe du monde. »

Les Américaines, qui ont déjà mené ce combat, ont exprimé leur soutien à l’équipe canadienne, selon Sinclair et Beckie.

Les joueuses de l’Unifolié, classées au sixième rang mondial, sont contrariées par le fait que leurs doléances n’ont pas été prises en compte par les dirigeants de Canada Soccer. Elles ont annoncé vendredi soir qu’elles ne participeraient pas au tournoi à quatre équipes. Mais elles sont revenues à contrecœur lorsque Canada Soccer a menacé de les poursuivre en justice samedi.

Les femmes disent qu’elles joueront la SheBelieves Cup en guise de protestation, mais qu’elles boycotteront la prochaine compétition internationale à moins que des progrès ne soient réalisés. Sinclair a précisé que l’équipe « discute encore de toute protestation prévue sur le terrain » lors du match de jeudi.

« Je suis sûre qu’il y aura quelque chose », a-t-elle dit.

Les Canadiennes mentionnent vouloir avoir droit au même genre de préparation pour la Coupe du monde de cet été en Australie et en Nouvelle-Zélande que ce que les hommes ont eu avant le mondial au Qatar, l’année dernière. Les deux équipes protestent également contre les coupes dans leurs programmes, ainsi que dans les équipes nationales juniors, et veulent que Canada Soccer ouvre ses livres.

« Comment se fait-il qu’à une époque où les programmes masculins et féminins sont historiquement au sommet de leur réussite et où l’intérêt pour le soccer n’a jamais été aussi grand, comment se fait-il que nous ayons des coupes budgétaires ? » a demandé la vétérane Sophie Schmidt. « C’est sans parler des coupes budgétaires pendant une année de Coupe du monde. »

Sinclair a déclaré que les joueuses, qui n’ont pas été payées pour leur travail au sein de l’équipe nationale en 2022, n’ont pas été informées des raisons de ces réductions.