L’équipe canadienne de soccer féminin a fermement critiqué Canada Soccer, vendredi, se disant « indignée et profondément préoccupée par des nouvelles qui annonceraient d’importantes coupes » au programme en 2023, au moment où les joueuses entament la préparation pour le Mondial. La meneuse de l'équipe Christine Sinclair parle désormais de « grève », et de « refus de participer à toute activité liée à l'équipe nationale ».

« À moins de six mois du plus grand tournoi de l’histoire du football féminin, notre préparation pour la Coupe du monde et le succès futur du programme sont compromis par l’incapacité continue de Canada Soccer à soutenir ses équipes nationales », ont déclaré les femmes, sur les réseaux sociaux.

« Malgré nos solides antécédents de succès et de réalisations historiques depuis plus d’une décennie, on continue de nous dire qu’il n’y a pas assez d’argent pour financer adéquatement notre programme et nos équipes de développement. »

Classée sixième au monde, l’équipe canadienne avance qu’on leur dit « de performer à un niveau de classe mondiale sans le même soutien que l’équipe nationale masculine en 2022, et avec des coupes importantes dans notre programme-de simplement se contenter de moins. »

Les femmes disent que le nombre de joueuses et de membres du personnel venant au camp a été réduit, tout comme le nombre de jours d’entraînement.

« On nous a dit, littéralement, que Canada Soccer ne peut pas financer adéquatement l’équipe nationale féminine, et ils ont attendu jusqu’à maintenant pour le dire, alors que nous sommes à moins de six mois de la Coupe du monde. »

« Ça suffit », a écrit la capitaine Christine Sinclair sur les réseaux sociaux.

Publiée par l’Association canadienne des joueurs de soccer, la déclaration appelle à un « nouveau leadership » si l’instance dirigeante n’est « pas disposée ou capable » de soutenir l’équipe.

« Nous nous engageons à faire tout ce qu’il faut pour sensibiliser le public à cette crise et forcer Canada Soccer à commencer à soutenir correctement les équipes nationales. »

L'équipe masculine a aussi réagi, déclarant appuyer sans réserve les revendications des joueuses. On reproche à l'instance nationale une opacité quand à ses finances, « malgré une hausse des revenus provenant de la FIFA, des commanditaires et de l'intérêt des partisans ». On demande même à la ministre des Sports Pascale St-Onge d'intervenir si la situation n'évolue pas.

Conflit

Les Canadiennes doivent amorcer la Coupe SheBelieves Cup jeudi à Orlando face aux Américaines, qui occupent le sommet du classement mondial.

Le tournoi à quatre équipes fait partie de la préparation du Canada pour la Coupe du monde débutant le 20 juillet, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Les équipes masculines et féminines du Canada sont impliquées dans des négociations de travail avec Canada Soccer.

Les hommes ont refusé de jouer un match amical prévu à Vancouver l’été dernier en raison de leur mécontentement face à l’état des négociations, qui comprenait le partage des prix en argent de la Coupe du monde masculine au Qatar.

Canada Soccer a déclaré qu’il y aura de l’équité salariale dans les nouvelles ententes conclues avec les hommes et les femmes.

« Nous sommes fatiguées-fatiguées de devoir constamment nous battre pour un traitement juste et égal et pour un programme qui nous donnera une chance de réaliser ce que nous sommes capables d’accomplir », ont écrit les femmes, vendredi.

En soirée, Canada Soccer a réagi ainsi, par communiqué :

« L’équité salariale pour notre équipe nationale féminine est au cœur de nos négociations en cours avec nos joueuses. Sans elle, Canada Soccer n’acceptera aucune entente. C’est pourquoi, après des mois de négociations avec les joueuses de notre équipe nationale féminine et leurs conseillers juridiques, Canada Soccer a déjà émis un paiement rétroactif convenu d’un commun accord.

« Il s’agit d’un véritable changement d’action, mais il reste encore beaucoup à faire, peut-on lire également, venant de Canada Soccer.

« Pour poursuivre cet important travail, nous devons avoir une convention collective en place, afin de planifier l’avenir de manière responsable. Nous avons présenté une proposition fondée sur l’équité à nos équipes nationales et à leurs avocats il y a plusieurs mois, et nous attendons toujours une réponse définitive aux termes de cette proposition. »