Nous avons des bonnes et des mauvaises nouvelles à vous transmettre au sujet du CF Montréal. Permettez-nous de commencer avec les mauvaises.

Après la sortie sur blessure de Matías Cóccaro à la 26e minute du match de samedi soir, voilà que Josef Martínez a quitté l’entraînement du club en claudiquant, mardi matin.

Nous n’avons pas vu le contact ayant mis un terme à sa séance – les joueurs étaient séparés en deux groupes et disputaient des petits matchs à l’autre extrémité du terrain naturel, loin de la galerie de presse. Martínez est resté au sol quelques minutes, l’entraînement a été interrompu, il s’est relevé par lui-même, puis a quitté le gazon en boitant.

La Presse a ensuite aperçu l’attaquant vedette assis dans une voiture, béquilles à ses côtés, à la sortie du Centre Nutrilait.

Ni Joel Waterman ni Bryce Duke – les deux joueurs disponibles pour les médias mardi – n’ont vu la séquence, et ils n’ont donc pas pu la commenter.

Doit-on craindre le pire dans le cas du Vénézuélien ? Il est encore trop tôt pour le dire. Une chose est certaine, si Cóccaro et Martínez sont tous les deux absents pour le prochain match, en plus de la blessure à long terme de Kwadwo Opoku, un corps offensif garni en début de saison vient de subir un régime minceur draconien.

PHOTO LINDSEY WASSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Matías Cóccaro

L’Uruguayen n’était pas parmi les siens à l’entraînement, et nous n’avons pas de nouvelles de son état de santé. Jules-Anthony Vilsaint s’approche d’un retour, mais encore mardi il s’est entraîné à l’écart de ses coéquipiers. La lourde tâche de marquer les buts pourrait donc revenir à Sunusi Ibrahim et Mason Toye, samedi prochain. Inutile de dire que ces deux joueurs ne constituent pas les mêmes menaces offensives que leurs homologues blessés.

À moins que Laurent Courtois joue de créativité et ramène Ariel Lassiter à l’avant, lui qui s’est développé comme attaquant avant de passer au poste de latéral à Montréal. L’international costaricain a d’ailleurs été permuté à l’aile gauche samedi et il a marqué le but gagnant tout en puissance. Filet dont la passe décisive est venue de Martínez, d’ailleurs.

Ce qui nous mène à notre bonne nouvelle…

Une « routine » salvatrice

Au-delà du résultat, la performance du CF Montréal a de quoi ravir et rassurer toutes les parties intéressées : joueurs, entraîneurs, direction, partisans.

Une des raisons de ce succès ? Bryce Duke. Le trio qu’il a formé avec Lassiter et Martínez a été crucial dans la création de chances et le style de jeu déployé.

Duke a enregistré trois passes clés et a touché 79 fois au ballon – soit le deuxième total du CFM, après Mathieu Choinière (87). En observant les cartes thermiques de ses deux derniers départs, soit contre Cincinnati et Chicago, deux matchs dans lesquels le Bleu-blanc-noir a eu l’ascendant, nonobstant le résultat final, on remarque combien sa performance de samedi a été plus concluante. Les cartes sont tirées du site web spécialisé en statistiques sportives Sofascore.

  • La carte thermique de Bryce Duke lors du match du 13 avril contre le FC Cincinnati

    CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE DE SOFASCORE

    La carte thermique de Bryce Duke lors du match du 13 avril contre le FC Cincinnati

  • La carte thermique de Bryce Duke lors du match du 16 mars contre le Fire de Chicago

    CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE DE SOFASCORE

    La carte thermique de Bryce Duke lors du match du 16 mars contre le Fire de Chicago

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Et sinon, à l’œil nu, l’Américain a eu l’air du joueur sur qui l’organisation a jeté son dévolu en faisant son acquisition le printemps dernier. Comment s’explique-t-il ce retour en force après un début de saison difficile, au cours duquel il n’a jamais vraiment trouvé ses repères ?

« J’ai simplement trouvé une routine qui fonctionne pour moi, a-t-il expliqué mardi. Je l’ai appliquée de façon constante, jusqu’au match. Je me suis senti bien, j’ai aimé mon jeu, et tout s’est bien passé pour moi. J’espère pouvoir continuer. »

Le mot « routine » est revenu à plusieurs reprises au cours de son point de presse. Alors, quelle est-elle, cette routine ?

PHOTO PETER MCCABE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Bryce Duke (à gauche)

« Je suis suivi par un psychologue du sport, alors je lui parle. Je fais des choses que j’apprécie hors du terrain. Je trouve ce qui fonctionne pour moi au quotidien, ce que je fais avant l’entraînement, après l’entraînement. Et ma famille est en ville présentement, alors ça aide également. »

Ses parents sont en visite de l’Arizona pour assister aux deux matchs à domicile de l’équipe.

« En gros, c’est d’amener ce que j’aime faire dans la vie et le transposer sur le terrain. »

Joel Waterman dit avoir une relation « très étroite » avec Duke. « J’ai toute la confiance du monde en lui, on croit en lui », a souligné le défenseur canadien mardi.

« On a besoin de lui sur une base régulière. Il a eu une gigantesque performance, et c’est ce qu’on le sait capable de faire. Il peut faire ça toutes les semaines. »

« Tout est venu naturellement »

L’efficacité du trio Lassiter-Martínez-Duke n’est pas une surprise pour les principaux intéressés. Les trois joueurs ont évolué ensemble à l’Inter Miami jusqu’à l’an dernier.

« Ariel jouait en tant qu’ailier là-bas, se rappelle Duke. C’était bien de le voir plus haut sur le terrain. Et c’est évidemment un privilège de jouer avec Josef, parce qu’il a accompli tellement de choses. On se comprend et on anticipe nos mouvements. »

C’était aussi le genre de match qui sied au style de Bryce Duke : le CF Montréal a gardé la possession du ballon, et l’Américain a pu agir comme un vrai créateur de jeu, au lieu de subir la pression adverse et ne toucher que brièvement au ballon. Il devra trouver un moyen de se rendre indispensable dans cette autre facette du jeu, surtout à l’étranger, mais il apprécie le moment pour l’instant.

« J’avais l’impression d’être plus impliqué dans le jeu, avec et sans le ballon. […] C’est comme si en essayant moins, j’essayais plus, si ça a du sens. Ma mentalité était simplement d’aller sur le terrain, de ne pas trop y penser et juste de m’amuser. Tout est venu naturellement. C’est la mentalité que je veux avoir pour la suite. »

Il est encore tôt, et Duke ne nous a pas encore prouvé qu’il pouvait inscrire ces belles performances dans la durée. Mais s’il débloque et que Courtois trouve le moyen de l’utiliser à son plein potentiel, il s’agirait peut-être là de la meilleure nouvelle pour le CF Montréal en ce début de saison.

Déménagement des Coyotes : « Je m’en fiche »

Vous l’avez lu dans le texte : Bryce Duke est originaire de l’Arizona. On s’est donc amusé à l’interroger sur le déménagement potentiel des Coyotes vers Salt Lake City, dans la LNH. Qu’en pense le natif de cet État américain ? « Je n’ai jamais été un fan de hockey, dit-il en souriant. Les Coyotes n’ont jamais été vraiment bons non plus. Honnêtement, je m’en fiche [I couldn’t care less]. » Voilà qui est clair.