Ce matin, je me suis fait réveiller par les poules. Les mêmes poules que j'ai failli écraser la veille en montant de peine et de misère ma petite Polo de location dans l'étroit chemin pavé menant à mon logement. On se tient en première vitesse et on prie pour qu'il ne neige pas. Personne ne m'a encore montré comment installer ces foutues chaînes.

Je loge à Varena, un hameau de 800 âmes, à trois kilomètres ou 10 lacets plus haut que Cavalese, village principal du Val di Fiemme. Lucia et Paolo sont mes hôtes à l'hôtel Alpino, que leurs grands-parents ont ouvert dans les années 40. En fait, ma chambre est dans la dépendance, construite derrière à flanc de montagne. Le soir, j'entends les chiens hurler.

Il fait beau, 5 ou 6 degrés le jour. Jusqu'ici, j'ai croisé une dizaine de cyclistes, habillés de la tête aux pieds, mais quand même. Le Passo di Lavazè et l'Alpe di Pampeago sont à quelques kilomètres d'ici. L'an dernier, au Tour d'Italie, Ryder Hesjedal est d'ailleurs passé juste devant l'hôtel lors d'une étape-clé où il a consolidé sa victoire. «À 80 km/h», m'a précisé Paolo. Pas sûr qu'il ait vu les poules.