Comment expliquer la vague de blessures qui frappent les skieurs canadiens? «C'est de la course de ski alpin», répond, fataliste, Paul Kristofic, entraîneur-chef de l'équipe masculine. «C'est un sport dur, il y a beaucoup de blessures, c'est plate. Je ne changerais rien dans la façon dont on fonctionne. On fait tout en notre possible pour éviter les blessures. Mais la prise de risques, ça fait partie du jeu pour obtenir du succès.» Avant la réunion des capitaines d'équipe à Wengen, Kristofic a fait le point sur l'état des blessés.

François Bourque

Selon toute vraisemblance, le skieur de 26 ans s'est déchiré le ligament croisé antérieur gauche lors d'un entraînement en Autriche la semaine dernière. Il s'agit de la troisième fois en trois ans qu'il s'inflige la même blessure. Sa saison est terminée et il devra se soumettre à une troisième opération. À se demander s'il reviendra un jour. «À ce moment-ci, je ne sais vraiment pas, dit Kristofic. Il est pas mal déprimé et il doit penser à beaucoup de choses: s'il veut revenir, comment le faire, la bonne façon pour y arriver, etc. Tout ça jouera dans sa décision.»

Louis-Pierre Hélie

Il sera opéré dans huit jours à la suite d'une rupture d'un ligament croisé antérieur. Sa chute lors du premier entraînement à Bormio, fin décembre, a été terrible. Il a perdu conscience et subi une commotion. Réadaptation prévue: six mois. À 24 ans, il a déjà hâte de retourner sur ses planches. «Tous les skieurs passent par là, je me dis que c'est mon tour, philosophait-il la semaine dernière. On ne joue pas au bowling, on fait du ski!»

Robbie Dixon

Victime d'une commotion à Bormio, il rentrera au pays cette semaine pour se reposer et être réexaminé. «Être sur la touche pendant que les autres skient, c'est frustrant, souligne Kristofic. À mes yeux, cela ralentit la guérison. C'est pourquoi j'ai préféré le renvoyer au Canada.»

John Kucera

Victime d'une grave fracture tibia-péroné il y a un peu plus d'un an à Lake Louise, le champion du monde de descente prend du mieux depuis qu'il est retourné sur la neige à la fin novembre. Il retrouvera ses coéquipiers aujourd'hui en Europe pour reprendre l'entraînement. Il sera ouvreur de piste pour quelques Coupes d'Europe. Au mieux, il reviendra en Coupe du monde à la fin de l'hiver. «Et si c'est seulement la saison prochaine, ce n'est pas plus grave», prévient Kristofic, qui prône la plus grande prudence. Ça se comprend.

Photo: Reuters

Robbie Dixon