L'équipe canadienne de ski alpin sera privée de sa star à la Coupe du monde de Wengen. Encore ennuyé par des maux de dos, Erik Guay doit faire une croix sur l'une des grandes classiques de l'hiver.

Absent à la Coupe du monde de Bormio, le 28 décembre, Guay espérait bien qu'une période de repos lui permettrait de reprendre le collier ce week-end dans les Alpes suisses. Maintenant, il se croise les doigts afin d'être en mesure de participer à la Coupe du monde de Kitzbühel, point culminant de la saison de ski alpin, la semaine prochaine.

«J'aimerais bien être là, c'est pour ça que j'ai décidé de manquer Wengen et de m'entraîner à la place», a dit Guay, hier, joint en Autriche à sa base d'entraînement de Kirchberg.

Au bout du fil, le ton est résigné: «Ça fait à peu près cinq ans que j'ai des problèmes de dos. Je pensais bien avoir réglé ça. J'avais des problèmes de disques, mais là, je ne pense pas que ce soit discal. C'est plus un genre d'instabilité. Quelque chose a coincé.»

Un inconfort est apparu avant Noël, quelques jours après son podium au super-G de Val Gardena, qui, espérait-il, allait le relancer au moment d'attaquer le coeur de la saison.

Il n'y pensait plus déjà plus quand il a mis le cap sur la Pologne pour une visite d'un commanditaire avec quelques coéquipiers. Avec le recul, le skieur de Mont-Tremblant constate que les longues heures assis dans un avion et une voiture ont probablement empiré sa condition.

À son arrivée à Bormio, au lendemain de Noël, il a complété une séance d'entraînement à sec sans trop de difficultés. Le lendemain matin, il a compris que ça n'allait pas du tout en faisant du ski libre avant la première descente chronométrée. «Je ne pouvais pas skier, j'étais trop en douleur. Chaque fois que je tournais sur le pied gauche, ça faisait mal. J'ai comme barré. Je ne pouvais quasiment plus bouger.»

Guay est rentré en Autriche subito presto pour subir des traitements et faire de la physiothérapie. Il a même essayé l'acupuncture.

Sa condition s'est considérablement améliorée depuis. «Je n'ai juste plus de muscles. Il faut que je retravaille mes muscles pour que je ne me refasse pas mal.»

Il prévoit retourner sur ses skis demain. Il décidera ensuite s'il est suffisamment remis pour s'élancer sur la Streif, redoutable piste de Kitzbühel, réputée la plus dure sur le circuit. «Pour l'instant, je ne sais vraiment pas. Je dirais que c'est 50-50. Si ça marche et que je peux bien pousser, je vais essayer.»

L'athlète de 29 ans ne veut pas non plus compromettre ses chances de participer le mois prochain aux Mondiaux de Garmisch-Partenkirchen, où il a décroché in extremis le globe de cristal de super-G en mars dernier.

Avec le temps, Guay a appris à gérer les blessures. L'athlète impatient et impétueux des débuts a fait place à un professionnel conscient qu'il ne sert à rien de précipiter les choses.

N'empêche, la pilule est difficile à avaler. «C'est sûr que ce n'est pas facile, dit-il. Surtout quand on pense que ce problème est derrière soi et que la saison commençait juste à bien aller. Je suis déjà passé à travers ça et ce n'est pas amusant. Mais ce sont des choses qui arrivent.»

Et il y a pire, rappelle Guay. Comme de voir les copains Louis-Pierre Hélie et François Bourque, un genou bousillé, être forcés de rentrer au bercail pour le reste de l'hiver.