Si les citadins ne vont pas à la montagne, apportons la montagne en ville. La Fédération internationale de ski (FIS) fait ce pari avec une nouvelle formule de compétition, la «City Event». Testée pour la première fois à Munich le 2 janvier prochain, cette épreuve comptant pour le circuit de la Coupe du monde pourrait s'arrêter au Québec dans un avenir rapproché.

La ville de Québec, très active à soigner son image de future candidate olympique, a déjà signifié son intérêt. Voilà qu'un promoteur s'est manifesté récemment auprès de Canada Alpin (ACA) pour tenir le même événement à Montréal. «On adorerait tenir une course dans une ville comme Québec ou Montréal, a dit Max Gartner, nouveau président de la fédération canadienne, la semaine dernière. Ce sont des discussions préliminaires, mais on va explorer les occasions et voir ce qui en ressort.»

Chose certaine, l'événement se tiendrait à la mi-novembre, soit une semaine avant la Coupe du monde de Lake Louise, traditionnelle ouverture de la saison de vitesse. Novembre 2011 est envisagé, «mais 2012 serait plus réaliste», juge Gartner. La compétition se déroulerait en pleine ville sur une rampe artificielle ou une pente mi-naturelle, mi-artificielle. «La World Cup City Event est une nouvelle stratégie de la part de la FIS pour se rapprocher des villes», explique le président.

Depuis deux ans, au début janvier, Moscou organise une course de ce genre près de la place Rouge. Il s'agit essentiellement d'un coup promotionnel pour la FIS. Mais le 2 janvier prochain, à Munich, la première World Cup City Event fera partie intégrante du circuit de la Coupe du monde.

Les 16 premiers classés, chez les femmes et chez les hommes, seront admissibles à cette épreuve en parallèle, disputée selon une formule éliminatoire directe au total de deux manches. Le gagnant empochera 100 points de Coupe du monde. Au total, environ 200 000 $ seront remis en bourses. Les parcours, tracés sur une piste artificielle d'une longueur de 200 mètres, seront un hybride entre du slalom et du slalom géant, explique Erik Guay, qui aimerait bien être de la partie. «Je pense que c'est intéressant, a dit le skieur de Mont-Tremblant. C'est en ville, donc ça attire le monde. Je vois ça comme un concept du même genre que le Red Bull Crashed Ice, avec beaucoup d'action.»

Gestev, organisateur du Crashed Ice, est d'ailleurs derrière le projet de Québec. Atle Skardal, directeur course de la Coupe du monde féminine, doit visiter la capitale le 20 novembre pour étudier des lieux potentiels, a rapporté le Journal de Québec au début octobre. «On espère que le projet suive son cours, a dit hier Marie-Claire Daoust, porte-parole de Gestev. Cela s'inscrirait dans la lignée des événements qu'on organise, différents et urbains.»

Le projet de Montréal est beaucoup moins avancé. Un promoteur «bien connu», dixit un intervenant au fait du dossier, a fait part de son intérêt. «C'est encore tôt pour dévoiler quoi que ce soit», a ajouté Max Gartner, pour qui la viabilité financière d'un tel événement primera. «Présenter des courses dans des grandes villes donnerait un bon élan au ski alpin de compétition au Canada et au Québec.»

La dernière Coupe du monde de ski alpin disputée au Québec remonte à 1993. Alberto Tomba avait remporté un slalom à Stoneham.

Les Jeux olympiques de 2022

Par ailleurs, l'éventuelle candidature olympique de Québec pour 2022 semble avoir pris du galon. Une piste de descente masculine, principal écueil du projet, pourrait être homologuée par la FIS au Massif de Charlevoix, a affirmé Radio-Canada mardi à la suite d'une entrevue avec Gian-Franco Kasper, président de la fédération internationale.

Le secteur du mont à Liguori serait privilégié. Le dénivelé inférieur au minimum officiel de 800 m ne serait plus rédhibitoire.

Bernhard Russi, réputé dessinateur de parcours de la FIS, doit visiter le Massif ce mois-ci. Un replat à la mi-montagne ne serait pas un problème insurmontable. «Vous savez, on peut faire des petits sauts sur le plat, des virages, il faut voir sur place», a dit M.Kasper à Radio-Canada. «Tout est acceptable si une piste est valable pour les Jeux olympiques», a-t-il ajouté, sibyllin.

Équipe Québec, l'organisme chargé d'étudier la faisabilité du projet olympique par le gouvernement provincial, doit rendre un rapport sur le sujet d'ici peu.