Après avoir réalisé samedi un rêve d'enfant en disputant sa première descente de Kitzbühel, Julien Lizeroux défend dimanche son titre du slalom, qu'il avait été l'an passé le troisième Français à remporter en quatre ans dans la station autrichienne.

Malgré une modeste 49e place, à 4 sec 59/100 du vainqueur suisse Didier Cuche, qui a réalisé un doublé, le vice-champion du monde des piquets serrés s'est dit ravi d'avoir réalisé «un rêve de gamin» en dévalant la redoutable Streif.

«Je suis content: je suis arrivé en bas sans me casser une jambe. J'ai l'impression d'avoir pris dix ans, j'ai mal partout, mais il était important pour moi de faire cette descente», a-t-il déclaré à l'arrivée.

«Maintenant on va tourner la page descente et on va se remettre en mode slalom. Demain ça sera quelque chose de complètement différent», a souligné le Français, qui avait fêté son premier succès en Coupe du monde il y a un an.

Avec les victoires de Jean-Pierre Vidal en 2006, de Jean-Baptiste Grange en 2008 et de Lizeroux l'an passé, le Hahnenkamm serait-il en passe de redevenir le jardin des slalomeurs français, comme de 1965 à 1973, quand Jean-Claude Killy, Patrick Russel et Jean-Noël Augert l'avaient emporté huit fois en neuf ans?

«Kitzbühel l'a débridé»

David Chastan, entraîneur du groupe technique, a mis en garde contre tout esprit de facilité.

«Je ne veux pas qu'on soit en surconfiance, et d'ailleurs ce n'est pas le cas. Le slalom est une discipline aléatoire. Je ne sais pas s'il y a un effet de course (à Kitzbühel). Les deux dernières victoires étaient très différentes, sur deux pistes différentes, et avec des circonstances de course différentes», a-t-il rappelé.

Reste que Lizeroux retrouvera les piquets serrés de Kitzbühel avec d'excellentes cartouches. Et le fait d'avoir pu monter en haut du Hahnenkamm à bord d'une cabine baptisée à son nom, honneur accordé à tous les vainqueurs de la station, ne gâche rien à l'affaire.

«Il aborde l'épreuve avec une victoire dans la saison (à Adelboden, le 10 janvier) et avec le fait de savoir qu'il a déjà gagné ici. Gagner à Kitzbühel, ça l'a débridé. Il a depuis accumulé un sacré vécu avec notamment deux médailles aux Mondiaux de Val d'Isère», a souligné David Chastan.

Quant aux conséquences de sa vertigineuse escapade sur la Streif, elles restent difficiles à mesurer, selon le chef technique.

«Se confronter à cette piste est quelque chose de motivant, ça sera peut-être intéressant pour la suite. Mais il faut espérer que ça ne lui aura pas coûté trop d'influx», a-t-il estimé.

Lizeroux, en tout cas, a assuré qu'il passerait «une bien meilleure nuit que celles qui ont précédé» la descente, considérée comme l'une des plus redoutables du circuit.