L'ancien skieur autrichien Matthias Lanzinger, amputé sous un genou après une lourde chute en Norvège en mars, aura encore son mot à dire sur le cirque blanc cette saison, en tant que consultant TV, à l'occasion de l'ouverture de la Coupe du monde de ski ce week-end à Sölden.

«Le sport de compétition ne me manque pas en tant que tel, mais je voulais continuer à participer», insiste le Salzbourgeois, enrôlé par la télévision nationale autrichienne ORF pour la saison.

Son accident à plus de 100 km/h dans le super-G de la station norvégienne de Kvitfjell le 2 mars dernier, et sa tragique conséquence, une amputation sous le genou gauche, ont profondément ému la petite république alpine.

Lanzinger a été submergé de messages de sympathie et de propositions d'embauche par ses sponsors et de nouveaux partenaires.

«On a fait quelques tests avec ORF, mais cela reste très spontané. Les téléspectateurs décideront en fin de compte si je suis bon ou pas», continue Lanzinger, pas franchement stressé à la veille de son premier week-end dans la cabine des commentateurs.

Sans prothèse apparente et habillé chic, il répond avec bienveillance aux sollicitations des médias dans la station tyrolienne.

Son attitude déterminée face à son drame personnel lui vaut des louanges de toutes parts. Dix jours après sa chute, ce caporal de réserve de l'armée autrichienne affirmait «avoir accepté son destin».

Parallèlement à ses activités de consultant, l'ancien skieur a démarré des études de management sportif. De même, il était hors de question de renoncer aux choses qui lui faisaient plaisir dans la vie. Passionné de moto, Lanzinger a rapidement fait adapter son bolide.

«Je peux être un modèle pour des personnes qui ont eu le même souci que moi», explique-t-il.

Les polémiques continuent

Son engagement a été distingué par un prix spécial lors de l'élection du sportif autrichien de l'année puis par le prix de l'Association internationale des journalistes de ski, jeudi soir à Sölden.

Paradoxalement, il est plus dans la lumière depuis qu'il est handicapé que pendant sa carrière, où il n'a décroché qu'un podium, une 3e place lors du super-G de Beaver Creek (Etats-Unis) en 2005.

Si Lanzinger semble avoir digéré son accident, les circonstances de son évacuation font encore débat. L'hélicoptère qui l'a transporté n'était pas médicalisé. L'entourage du skieur envisage des poursuites judiciaires contre l'organisateur norvégien qui assure s'être tenu aux règles de la Fédération internationale de ski (FIS).

A la suite de ce drame, la FIS a néanmoins révisé ses directives pour l'équipement de l'hélicoptère de secours sur les étapes de Coupe du monde.

«C'est encore trop peu à mon avis, mais je dois m'informer sur les nouvelles règles ce week-end», confie le Salzbourgeois.Un avenir handisportif n'est pas exclu même si pour l'instant il a d'autres priorités. «Je n'ai pas encore pris de décision. J'étudierai la question au printemps ou à l'été prochain», évacue Lanzinger.