Stéphanie St-Pierre peine à croire ce qui lui arrive. À 23 ans, elle devra se soumettre à une troisième reconstruction d'un ligament croisé antérieur. Une deuxième en un an. À peine commencée, sa saison est finie. Sa carrière? Compromise, à tout le moins.

«Il n'y a pas grand-chose à dire. Ça se peut quasiment pas», disait St-Pierre, incrédule, à l'autre bout du fil, ce midi.

La skieuse de bosses de Victoriaville s'est blessée lors d'un entraînement en vue de la Coupe du monde de Deer Valley, en Utah, jeudi dernier. Au milieu de la descente, St-Pierre a senti son genou droit céder. Elle a immédiatement pressenti le pire: rupture du ligament croisé antérieur. Le diagnostic a été confirmé par le chirurgien deux jours plus tard.

St-Pierre connaît trop bien le sujet. En 2004 et en 2008, elle a subi deux reconstructions du ligament croisé gauche. Elle tentait tant bien que mal de revenir de la deuxième chirurgie. Elle croit qu'en voulant protéger son genou gauche, elle a surtaxé le droit.

«J'ai toujours été très souple, a-t-elle expliqué. Le médecin m'a dit que tous mes ligaments étaient très souples aussi. Au lieu de s'étirer quand il y a un impact, ils pètent. Si j'avais fait un autre sport ou joué de la musique, je n'aurais pas eu tous ces problèmes.»

St-Pierre se retrouvera sur la table d'opération le 20 février. Comme seul le ligament est touché, elle croit possible de revenir sur ses skis quatre mois plus tard. En théorie, elle pourrait compter sur huit épreuves de Coupe du monde afin de se qualifier pour les Jeux olympiques de Vancouver.

«Ce serait possible, mais ça devient de plus en plus difficile pour les Jeux olympiques», a-t-elle concédé.

Chose certaine, St-Pierre privilégiera sa santé. «Je ne ferme pas la porte, mais je me mettrai beaucoup moins de pression pour revenir vite, a indiqué la médaillée de bronze aux Mondiaux de 2003. Je veux être capable de marcher à 40 ans sans faire de l'arthrite. Ça ne sert à rien de m'apitoyer. J'ai une vie à vivre. Si je ne peux pas exceller dans le ski, j'excellerai dans autre chose.»