Le syndicat des joueurs de la Ligue nationale de hockey pourrait se dissoudre sous peu.

C'est du moins l'option que considèrent les joueurs du circuit, qui ont voté vendredi en faveur de la déposition d'un déni d'intérêt, le premier pas en vue d'une éventuelle dissolution du syndicat.

Selon plusieurs sources, les joueurs ont voté massivement en faveur du déni d'intérêt, un vote qui avait commencé en début de semaine. L'agence de presse The Associated Press rapportait vendredi que le résultat du vote a été de 706 pour et 22 contre (97 pour cent), atteignant facilement les deux tiers des voix des membres exigés pour être acceptée.

Les joueurs ont maintenant jusqu'au 2 janvier pour dissoudre le syndicat s'ils le veulent, une stratégie qui leur permettrait de se lancer dans une guerre juridique avec la LNH pour tenter de prouver en cour que ce lock-out est illégal.

L'Association des joueurs n'a pas voulu commenter sur le vote de vendredi. «Le syndicat demeure déterminé à être capable d'en venir à une nouvelle entente avec la LNH», a fait savoir un porte-parole joint par La Presse.

Du côté de la LNH, on s'attendait à ce vote favorable concernant le déni d'intérêt. «Cela ne change rien», s'est contenté de répondre Bill Daly, le numéro deux de la LNH, dans un courriel envoyé à La Presse.

Reste à voir si les joueurs voudront bel et bien aller jusqu'au bout avec cette stratégie amorcée vendredi, et poursuivre la ligue en vertu de la loi antitrust américaine. Une telle option serait assurément coûteuse, et pourrais aussi entraîner de nombreux délais.

Entre les branches, on chuchote que le vote de vendredi est avant tout une façon supplémentaire de mettre de la pression sur les propriétaires afin d'obtenir une nouvelle entente.

Il y a un an, les joueurs de basketball de la NBA avaient emprunté une voie similaire dans le lock-out qui les opposait avec les dirigeants de leur ligue. Mais les deux parties avaient réussi à s'entendre sur un nouveau contrat de travail 12 jours plus tard.

La Ligue nationale a confirmé jeudi l'annulation de tous ses matchs jusqu'au 14 janvier, et tout laisse croire que la saison pourrait être annulée si jamais la ligue n'a pas résumé ses activités le 15 janvier. Le commissaire Gary Bettman a déjà fait savoir qu'il ne pouvait imaginer un calendrier de moins de 48 rencontres, et son adjoint Bill Daly a évoqué la mi-janvier comme point de non-retour dans ce conflit de travail amorcé il y a trois mois.

Une guerre devant les tribunaux mettrait fort probablement fin aux espoirs d'une saison de hockey, même écourtée, en ce qui concerne 2013.

Don Fehr, le patron des joueurs, a récemment laissé entendre que les deux clans ne sont pas si loin d'une entente sur les questions financières. Mais les propriétaires ne semblent pas vouloir céder sur la longueur de la convention collective, sur la durée maximale des contrats, et sur la question des rachats et des montants placés en fiducie.

Rappelons que les dernières rondes de négociations entre les deux parties remontent déjà à il y a deux semaines, à New York. Il n'y a aucune autre rencontre qui est prévue pour le moment.