Le scénario commence à être connu: joueurs et propriétaires acceptent de se rencontrer à New York, les attentes sont élevées... et, au bout du compte, tout le monde rentre à la maison d'un air défait.

Ce scénario s'est répété une autre fois, mercredi à New York. Il y avait pourtant espoir; en matinée, le syndicat des joueurs a déposé une nouvelle offre aux dirigeants de la Ligue nationale de hockey, espérant ainsi mettre fin à ce lock-out qui dure depuis le 15 septembre.

Mais les espoirs se sont rapidement envolés. Les deux clans se sont revus pendant deux heures en après-midi, et l'offre des joueurs a été refusée en bloc par les dirigeants de la LNH.

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«Il n'y a rien de neuf à dire à propos des enjeux économiques d'importance», a déclaré Donald Fehr, représentant du syndicat des joueurs, au sortir de la réunion. Visiblement déçu, Fehr a tenu à dire que les joueurs ne sont pas responsables de la situation actuelle.

«Les joueurs ont fait des concessions énormes, a-t-il ajouté. Nous avons fait un énorme pas en direction des propriétaires, afin de mettre fin à ce conflit. Mais sans succès.»

Le commissaire Gary Bettman, lui, a affirmé que joueurs et propriétaires sont encore très loin d'une entente.

«Il y a eu un peu de chemin de fait sur certains points, mais nous sommes loin, a-t-il expliqué. Nous avons soumis notre meilleure offre auparavant, afin de tenter de conserver un calendrier de 82 matchs. Le syndicat l'a rejetée, mais cette offre tient toujours. Les attentes d'une meilleure offre de notre part ne sont pas réalistes.»

Bettman a ajouté que les propriétaires perdent «de 18 à 20 millions de dollars» par jour depuis le début du conflit, une perte qu'il évalue à environ «de 8 à 10 millions» de dollars du côté des joueurs.

Les hockeyeurs présents à la rencontre de mercredi n'étaient manifestement pas de bonne humeur en fin de journée. L'un deux, interrogé par La Presse, a résumé la situation de cette façon: «Ils veulent essentiellement qu'on dise oui à tout ce qu'ils proposent. C'est très décevant.»

L'enjeu principal du conflit se résume encore en un seul mot: dollars. La proposition des joueurs, bonne pour cinq ans, comprend un montant intégral («make whole») de 393 millions de dollars, tandis que la LNH refuse de bouger sur ce point, insistant sur un montant intégral de 211 millions, une différence de 182 millions entre les deux parties.

Pendant ce temps, les jours passent et la possibilité d'un calendrier régulier amputé de nouveau est de plus en plus probable. Gary Bettman n'a pas voulu dire si la ligue songe à annuler d'autres matchs, mais en coulisses, on chuchote que ce scénario est très possible. La ligue pourrait d'ailleurs annoncer dès vendredi l'annulation de son match des Étoiles 2013, qui doit être présenté à Columbus en janvier.

«C'est un scénario qui devient inévitable à mesure que le temps passe», s'est contenté de répondre le commissaire, quand on lui a demandé si la ligue songeait à annuler d'autres rencontres.

Une dizaine de joueurs ont pris part à la réunion de mercredi, incluant Mathieu Darche, Ron Hainsey et Chris Campoli. La LNH était représentée par Gary Bettman, son adjoint Bill Daly ainsi que Murray Edwards, propriétaire des Flames de Calgary.

Aucune autre rencontre n'est prévue pour le moment entre les deux parties. Une discussion téléphonique pourrait toutefois avoir lieu vendredi.