Après quelques secondes de jeu en troisième période, Alexander Ovechkin a saisi une rondelle libre - un disque qui s'était arrêté dans une flaque d'eau.

Alors que trois adversaires fonçaient vers lui, la star des Capitals de Washington a tiré du revers et enfilé le but vainqueur.

Ce n'est pas la LNH, mais tant et aussi longtemps que durera le lock-out, il faudra s'en contenter.

Ovechkin est l'un des joueurs les mieux connus à avoir traversé l'Atlantique dans la foulée du lock-out imposé par la LNH, et il n'a pas eu à y penser deux fois avant de trouver le meilleur endroit où jouer. L'attaquant vedette est simplement retourné avec son ancien club russe, le Dynamo Moscou - champion en titre de la KHL.

«Chez soi, c'est chez soi, a déclaré Ovechkin pendant un séjour à Prague où le Dynamo a affronté le Lev Praha. Ma famille, mes amis, tous les gens qui n'auraient pas la chance de me voir autrement, peuvent venir me voir jouer.

«Et aussi, je suis content de pouvoir rembourser ma dette à l'endroit du Dynamo. C'est le club qui m'a permis d'être prêt pour les grandes ligues.»

La LNH a déjà annulé les deux premières semaines du calendrier régulier, effaçant 82 matchs jusqu'au 24 octobre.

Entre-temps, l'ambitieuse KHL a bénéficié de la présence de plusieurs joueurs de premier plan.

«La LNH ne fonctionne pas en ce moment, a noté Ovechkin. La KHL est donc la meilleure ligue.

«C'est évident qu'on peut voir une différence. Tout d'abord, la patinoire est plus grande et le jeu n'est pas aussi rapide que dans la LNH. Il n'y a pas autant de mises en échec. Mais on peut voir qu'il y a un bon niveau, que les gars ont de bonnes habiletés techniques.»

Le joueur de centre des Penguins de Pittsburgh Evgeni Malkin s'est joint au club de sa ville d'origine à Magnitogorsk, tandis que l'attaquant des Devils du New Jersey Ilya Kovalchuk a été embauché par le SKA Saint-Pétersbourg.

Zdeno Chara, le défenseur des Bruins de Boston, vient de se joindre au Lev Praha, une nouvelle concession de la KHL installée dans la capitale tchèque.

«En ce moment, c'est important pour plusieurs joueurs, moi y compris, de rester en forme en jouant du hockey organisé», a noté Chara.

L'arrière format géant a joué pour l'équipe jeunesse du Sparta Prague avant de se joindre aux Cougars de Prince George dans la Ligue junior de l'Ouest au Canada en 1996. Il venait d'être retranché de la formation du Sparta.

Il y a foule dans les arénas de la KHL alors que les amateurs de hockey veulent voir les meilleurs joueurs au monde.

Quand les clubs d'Ovechkin et Chara se sont affrontés mardi à Prague, ils l'ont fait devant une foule de 16 317 personnes, une assistance record pour la KHL.

«C'est très plaisant de voir autant de partisans se présenter, a commenté Chara après la défaite de 1-0 des siens subie à cause du but d'Ovechkin, le quatrième de la saison pour ce dernier. Ça n'arrive pas souvent que ces gens-là puissent voir des joueurs d'un tel calibre. Ils en ont la chance maintenant.»

La KHL n'est évidemment pas la seule ligue à avoir attiré des joueurs de la LNH. D'autres se sont aventurés en Suisse, en Finlande, en Suède, en Allemagne, en République tchèque et même en Grande-Bretagne.

En République tchèque, l'équipe de Kladno attire des foules imposantes à cause de la présence de son propriétaire, l'attaquant des Stars de Dallas Jaromir Jagr. Celui-ci a embauché quatre autres joueurs de la LNH à ses côtés, dont l'attaquant du Canadien Tomas Plekanec.

Près de 400 joueurs s'étaient alignés au sein de 19 ligues européennes durant le lock-out de 2004-05, quand la saison de la LNH au grand complet avait été annulée. On ignore combien de joueurs s'amèneront en Europe cette fois, mais certains prétendent que la migration des hockeyeurs de la LNH vole des postes à des joueurs déjà en place.

«C'est de la bouillie pour les chats, a lancé Jagr à ce sujet sur les ondes de la télé tchèque, cette semaine. Croyez-moi, les jeunes joueurs ont maintenant l'occasion d'apprendre en côtoyant des hockeyeurs d'une telle qualité. Je ne pense pas que j'aurais atteint un aussi bon niveau si je n'avais pas eu des joueurs comme Paul Coffey et Mario Lemieux autour de moi. J'apprenais quelque chose d'eux tous les jours.»