Le lock-out dans la LNH permettra-t-il à la cuvée du repêchage de 2011 de s'épanouir, comme ce fut le cas avec les jeunes de l'année 2003?

Plusieurs experts s'entendent pour affirmer que le repêchage de 2003 demeure l'un des plus riches de l'histoire.

Dix-neuf des 30 joueurs repêchés en première ronde ont disputé plus de 400 matchs dans la Ligue nationale. Parmi eux, Eric Staal, Thomas Vanek, Ryan Suter, Jeff Carter, Dustin Brown, Zach Parise, Ryan Getzlaf, Corey Perry, Mike Richards et Ryan Kesler.

Plusieurs joueurs repêchés dans les rondes subséquentes sont aussi devenus des joueurs d'impact: Patrice Bergeron, Shea Weber, Loui Eriksson, David Backes, Joe Pavelski, Dustin Byfuglien, Tobias Enstrom, Matt Carle, Corey Crawford, Jimmy Howard et Jaroslav Halak.

De nombreux spécialistes affirment que cette année «obligatoire» dans la Ligue américaine a permis à ces jeunes de se développer à leur rythme et, donc, de mieux s'épanouir.

Pourtant, la cuvée 2002 a aussi profité d'une année supplémentaire de développement dans les rangs professionnels, sans pour autant fournir à la LNH autant de joueurs de qualité.

Les Jay Bouwmeester, Cam Ward, Joni Pitkanen, Ryan Whitney, Scottie Upshall, Joffrey Lupul, Pierre-Marc Bouchard, Keith Ballard, Erik Nystrom, Steve Eminger et Chris Higgins ont tous connu une carrière intéressante par la suite, mais le lock-out n'aura pas permis aux Petr Taticek, Jesse Niinimaki, Jakub Klepis, Daniel Paille, Martin Wagner, Jonas Johansson, Jakub Koreis et Hannu Toivonen de casser la baraque pour autant.

Alain Chainey est bien placé pour analyser la situation. Getzlaf et Perry étaient deux choix de première ronde des Ducks d'Anaheim, dont il était le recruteur en chef en 2003.

«Cette année supplémentaire dans la Ligue américaine leur a permis de gagner en confiance, mais le talent ne faisait déjà aucun doute à la base. D'ailleurs, le nombre de joueurs de grand talent disponibles lors de ce repêchage est impressionnant. Les joueurs cotés 5 lors d'un repêchage sont rares, mais en 2003, on en avait qui avaient cette cote dans notre évaluation au 15e rang! À titre de comparaison, ça tombait déjà à 4+ en juin dernier après [Nail] Yakupov et [Ryan] Murray.»

Chainey estime donc que le lock-out, s'il perdure, ne fera pas nécessairement des joueurs de la cuvée 2011 des supervedettes.

«Le talent a vite chuté après les Nugent-Hopkins, Landeskog, Huberdeau, Larsson et compagnie. C'est une idée faussement répandue d'affirmer que l'arrêt de travail en 2004-2005 a fait de ces joueurs de la cuvée 2003 les vedettes qu'elles sont aujourd'hui. C'est le meilleur repêchage jamais vu dans mes 20 années de métier, mais on le savait déjà avant le repêchage.»

La Ligue américaine plus forte que jamais

Julien Brisebois, directeur général des Admirals de Norfolk, champions en titre dans la Ligue américaine, ne sait pas comment analyser l'impact du lock-out sur la cuvée 2003, mais il sait une chose: la compétition sera vive dans la Ligue américaine si l'arrêt de travail perdure.

«Ça sera la meilleure saison de l'histoire de cette ligue, affirme le bras droit de Steve Yzerman. La cuvée est nettement plus forte qu'en 2004-2005.»

Cette situation est sans doute rendue possible en raison de la qualité du repêchage de 2010, nettement supérieur à celui de 2002, et qui contribuera à gonfler le nombre de joueurs de talent.

«En 2004, Patrice Bergeron est probablement le seul joueur de la Ligue américaine qui avait eu un impact dans la LNH, dit Brisebois. Cette année, on retrouvera les Ryan Nugent-Hopkins, Jordan Eberle, Jeff Skinner, Cam Fowler, Sean Couturier, Brayden Schenn, Adam Henrique et plusieurs autres.»

Les Bulldogs de Hamilton ne seront pas vilains avec Louis Leblanc, Jarred Tinordi, Nathan Beaulieu, Brendan Gallagher et Morgan Ellis, mais ils auront de la compétition...

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