On le sent, les joueurs de la LNH en lock-out espèrent une reprise rapide des négociations. Et ce sont les vétérans qui sont les plus pressés.

Une panoplie de joueurs trouvera aisément du travail en Europe, tandis que les plus jeunes retourneront sans mal dans la Ligue américaine ou dans les rangs juniors.

Mais le temps file pour des vétérans en fin de parcours.

«En 20 ans de carrière, j'ai traversé des moments difficiles, en particulier lors du conflit de 2004, se souvient l'ex-défenseur du Canadien Roman Hamrlik.

«Donald Fehr est un homme intelligent, j'espère que tout le monde le croit et il a mon appui à 100%. Mais nous devons tirer des leçons de 2004. Je sais qu'on est à la recherche d'une entente qui pourra profiter aux plus jeunes, mais moi, j'ai 38 ans.

«Je sais qu'il y a de bons joueurs qui veulent jouer et j'espère qu'on en viendra à une entente rapidement.»

Pour sa part, Mathieu Darche a convenu qu'une année complète de lock-out mettrait fin à sa carrière. Le défenseur du CH Francis Bouillon fait un peu le même calcul.

«À mon âge, il faut que je joue au hockey, je ne peux pas passer une année sabbatique et rester chez moi sans rien faire parce que ça peut me tuer», confie Bouillon.

Dur recul pour Steve Bégin

L'horloge avance pour tous les vétérans, mais peut-être encore plus pour Steve Bégin. Disparu des patinoires de la Ligue nationale depuis décembre 2010, l'ancien ailier du Tricolore tablait sur une invitation des Flames de Calgary pour relancer sa carrière.

Or, le lock-out menace maintenant sa dernière chance de jouer dans la LNH.

«Je croyais que ça allait commencer cette semaine et je m'étais préparé pour ça, admet Bégin. Je n'ai pas joué l'an passé en raison d'une opération, je veux faire un retour, mais là, je me ramasse devant un lock-out. C'est assez frustrant.

«Cela dit, je m'entraîne comme un déchaîné depuis le mois de janvier et ce n'est pas ça qui va me faire lâcher.»

Bégin, 33 ans, a reçu au mois d'août une invitation de Bob Hartley au camp d'entraînement des Flames. Comme ces patineurs de 20 ou 22 ans sans contrat qui s'accrochent à de telles invitations pour rejoindre une organisation, il comptait sur cette occasion pour se faire valoir.

Dans son cas, peut-être pour la dernière fois.

«C'est sûr qu'à mon âge, plus ça va, plus je m'en vais vers ça, reconnaît-il. Je ne peux pas passer une autre année sans jouer, c'est certain.»

L'ailier originaire de Trois-Rivières revient de loin. Il a raté toute la dernière saison en raison d'une blessure à la hanche. Auparavant, il avait passé la campagne précédente dans la Ligue américaine, si ce n'est de deux matchs avec les Predators de Nashville. Sa dernière rencontre dans la LNH remonte au 18 décembre 2010.

Bégin demeure confiant sur l'issue rapide du conflit. Mais puisqu'il ignore s'il y a une date de péremption à l'invitation qu'il a reçue, le plus tôt sera le mieux.

«Au moins, je sais que Bob Hartley croit en moi. Il m'a dit que si je jouais comme j'en suis capable, il y aurait une place pour moi dans l'équipe.»

Mais pour ça, il faudra qu'il y ait une saison.

Photo: PC

Steve Bégin a vu ses plans pour revenir dans la LNH être freinés par le lock-out.