La décision de changer de capitaine n'a pas affecté l'influence de Patrick Marleau chez les Sharks de San Jose.

C'était normal pour un observateur de se demander comment réagirait le vétéran attaquant après avoir cédé son «C» durant l'été. Marleau a répondu en amorçant la saison non seulement en force, mais en demeurant sur le radar d'Equipe Canada.

C'est exactement ce à quoi s'attendaient les membres de l'organisation, qui ont vu Marleau s'épanouir dans l'uniforme des Sharks.

«Je ne suis pas surpris, pas une seule miette, a déclaré l'entraîneur-chef des Sharks Todd McLellan. N'importe qui, à l'extérieur de l'organisation, aurait pu se poser la question (si ce changement l'affectait). «Patty» est un joueur qui aime sincèrement ses coéquipiers et l'organisation des Sharks, et il ferait n'importe quoi pour gagner.»

Même si les Sharks ont connu passablement de succès au cours des six ou sept dernières saisons, ils n'ont toujours pas été en mesure de remporter le gros match qui leur permettra de soulever la coupe Stanley.

Une élimination en première ronde face aux Ducks d'Anaheim le printemps dernier a forcé l'organisation à faire une profonde introspection. Marleau, qui a été nommé capitaine des Sharks en janvier 2004, a décidé de se retirer après une discussion avec McLellan et le directeur général Doug Wilson. Des rumeurs ont toutefois suggéré qu'on lui ait retiré le «C'.

«Je ne crois pas que ce fut tant une décision unilatérale qu'une entente avec Todd et Doug, a confié Marleau. Ils voulaient secouer l'équipe dans l'espoir de peut-être nous faire accéder à la prochaine étape des séries éliminatoires, qui nous permettra de ramener la coupe Stanley à la maison.»

La décision a fait les manchettes des journaux, car c'est assez rare qu'un joueur qui se fait rétrograder demeure avec la même formation. Marleau a été interrogé plusieurs fois à propos de sa situation lors du camp d'orientation d'Equipe Canada l'automne dernier à Calgary, et continue d'être questionné à ce sujet.

La clé de la transition a été l'appui inconditionnel du vétéran Rob Blake, qui a succédé à Marleau au poste de capitaine. Le joueur originaire de Aneroid, en Saskatchewan, a impressionné les coéquipiers de Marleau par sa manière de gérer les crises.

«Je ne crois pas qu'il y ait une seule situation qui puisse le surprendre, a déclaré son partenaire de trio Joe Thornton. Je crois qu'il (Marleau) voulait prouver à ses coéquipiers - et à personne d'autre - qu'il était toujours un meneur. Nous considérons toujours qu'il est notre meneur. Il veut être ici, et adore l'organisation. Depuis qu'il a perdu son titre de capitaine, il n'a rien changé à sa routine. Il n'a carrément pas changé.»

Marleau a passé toute sa carrière dans la LNH avec les Sharks. Il a disputé 998 matchs en saison régulière et en séries éliminatoires depuis qu'il a été repêché au deuxième rang en 1997 - un échelon derrière Thornton.

Marleau deviendra joueur autonome sans restriction l'été prochain. Il n'y aura probablement aucune discussion avant l'échéance du contrat actuel, et de toute manière Wilson a indiqué qu'il ne discuterait pas de cet enjeu avec les médias en raison de sa politique sur le sujet.

Marleau a déjà inscrit 21 buts cette saison et pourrait éclipser sa marque personnelle de 38 filets enregistrée en 2008-09. Les trois points qu'il a récoltés lors de la victoire de 4-1 des siens aux dépens des Ducks, jeudi, a porté son total à 37 en 35 rencontres. A ce rythme, il pourrait conclure la campagne avec environ 90 points.