Le Canadien gâchera-t-il la soirée Mats Sundin au Centre Air Canada? Alors que les Maple Leafs de Toronto s'apprêtent à élever une bannière en l'honneur du meilleur pointeur de leur histoire, le Tricolore ne demande pas mieux que de jouer les trouble-fête.

Inutile désormais de parler de matchs de quatre points; ils en sont tous d'ici la fin de la saison. Mais de pouvoir récolter une quatrième victoire consécutive contre un rival qui s'accroche au huitième rang dans l'Est serait une belle façon pour le Tricolore de boucler sa semaine.

«Nous avons un certain élan en ce moment et nous voulons de bâtir là-dessus et nous devons dupliquer l'effort et l'engagement de tous qui a fait notre succès dernièrement», a mentionné Randy Cunneyworth.

Une victoire du Canadien lui permettrait de s'approcher à sept points du huitième rang dans l'Est.

«Le fait que le Canadien nous ait battu à leur dernière visite n'est pas une motivation supplémentaire; les deux points à l'enjeu suffisent à nous motiver, assure Joffrey Lupul. C'est sûr qu'on veut battre le Canadien à chaque affrontement, mais c'est de se remettre sur le sentier de la victoire après deux défaites qui est le plus important.»

Sundin le vrai pro

Aucun membre de l'édition actuelle des Maple Leafs n'a joué aux côtés de l'ancien capitaine. En fait, c'est dans le vestiaire du Canadien qu'on peut retrouver ses anciens coéquipiers.

«Il travaillait fort, il jouait en dépit de la douleur et faisait tout ce qu'il fallait pour connaître du succès, se souvient Hal Gill. Malgré son temps d'utilisation élevé, il trouvait toujours un nouveau souffle en fin de rencontre, ce qu'on ne voit pas souvent. Ça lui permettait de faire un jeu ou de marquer un but grâce à un sursaut de rapidité.»

Ce n'est pas surprenant que Sundin soit le meneur dans l'histoire des Leafs avec 79 buts gagnants. Et sur l'ensemble de sa carrière, il vient au sixième rang de l'histoire de la LNH avec 96.

Mais c'était également un leader attentif aux besoins de ses coéquipiers.

«J'ai eu plusieurs bons coéquipiers, mais c'est lui qui ressort le plus, a raconté Tomas Kaberle, qui pendra part à la mise au jeu protocolaire. Il m'a aidé durant ma saison recrue en me posant sans cesse des questions pour s'assurer que j'étais à l'aise et que j'avais tout ce dont j'avais besoin.»

«C'était le genre de gars qui prenait soin de tout partout où il allait, confirme Hal Gill. S'il nous invitait à souper, vous pouviez être sûr que c'était dans un bon restaurant. Encore hier, il y avait une fête en son honneur et ça a été l'une des meilleures que j'ai vues.»

Quant à la fête de ce soir, les Leafs espèrent bien sûr profiter de l'émotion qu'elle générera au Centre Air Canada pour insuffler une énergie supplémentaire à leur jeu.

«Nous faisons plusieurs cérémonies du genre, mais lorsqu'on honore un joueur de la trempe de Mats Sundin -qui a fait tellement pour les Leafs et pour le hockey suédois- nous voulons que nos joueurs prennent conscience du respect qui est voué à ce type de joueur, a expliqué l'entraîneur-chef Ron Wilson.

«Et la meilleure façon de l'honorer serait de remporter deux points contre Montréal.»

En plus d'être le meilleur pointeur de l'histoire des Leafs et le capitaine ayant porté le C pour le plus de matchs en saison régulière, Sundin est aussi le meilleur buteur et le meilleur pointeur parmi tous les Suédois ayant joué dans la LNH.

Il deviendra ce soir le 16e joueur dans l'histoire des Leafs à être honoré d'une bannière. On sait que ceux-ci ne retirent que les numéros d'importants anciens décédés dans des circonstances tragiques.